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Haute culture

La lumière de Davos

Grande figure de l’expressionnisme allemand, Ernst Ludwig Kirchner a vécu vingt ans dans la station grisonne. Une période fertile de sa carrière


 Elisabeth Haas

Elisabeth Haas

13 août 2022 à 04:01

Temps de lecture : 1 min

Haute culture (6/7) » Pendant tout l’été, La Liberté prend de la hauteur pour arpenter les lieux d’art et d’altitude.

Beaucoup sont venus, les écrivains Robert Louis Stevenson, Arthur Conan Doyle. Et surtout Thomas Mann, qui a trouvé à Davos l’inspiration de sa Montagne magique (Der Zaubergerg), roman qui installa définitivement la station, en 1924, sur la carte internationale. Puis ils sont repartis. Lui est resté. Ernst Ludwig Kirchner a découvert Davos en 1917 et s’y est installé en 1918. Pendant vingt ans, il a vécu à l’écart des milieux artistiques. La première des petites maisons qu’il a habitée, au Stafelalp, à près de 1900 mètres d’altitude, est même très isolée de ce qui n’était pas encore une ville.

Depuis Davos Platz, il faut marcher au moins une heure trente, sortir de la zone des hauts hôtels qui bouchent la vue pour les domaines agricoles et dépasser le bruit de la route principale, avant d’atteindre l’alpage. Pourquoi cet éloignement, pour un peintre qui avait représenté et s’était jusqu’ici volontiers mêlé à l’excitation d’une métropole comme Berlin? C’est cette attirance pour Davos que raconte actuellement le Musée Kirchner, dans le cadre de l’exposition Europa auf Kur. Ernst Ludwig Kirchner, Thomas Mann und der Mythos Davos, à voir jusqu’au 30 octobre.

Trouver le calme

A la fin du XIXe siècle, alors que la tuberculose fait rage en Europe et que les Alpes et leur air pur semblent épargnés, Davos s’impose comme un lieu privilégié de soin. Ce sont les sanatoriums qui font, les premiers, la réputation de la station grisonne. Elle devient un lieu mondain prisé, qui se développe parallèlement à l’arrivée du chemin de fer – à partir de 1889 – et à l’engouement pour les sports d’hiver. Quand Kirchner découvre Davos en 1917, il peint le village comme son refuge. «Il ne vient pas pour soigner une tuberculose», insiste Severin Bischof, directeur administratif du Musée Kirchner, mais ses souffrances psychologiques. Quelques années plus tard, Thomas Mann décrira les sanatoriums et les nombreux hôtels de Davos comme emblématiques d’une société malade dans une Europe en crise…Mais la renommée de la station comme haut lieu de cure et de ski n’était plus à faire, comme en témoignent les belles affiches publicitaires de l’époque.

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