Déboulonnage. Dans l’ombre de la statue Orwell, il y avait une femme nommée Eileen
La vie de l’auteur de 1984 est une fiction par omission, dont la part d’ombre porte un nom: Eileen O’Shaughnessy. A l’invisible épouse, l’Australienne Anna Funder consacre une magistrale «contre-fiction».
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Pictoral Press Ltd/Alamy
27 septembre 2024 à 00:00, mis à jour à 09:39
Derrière chaque grand homme, il y a une femme, dit le proverbe. Or nul doute que George Orwell fut un grand écrivain: un bon mètre 85 de maigreur distinguée, ponctuée d’une inamovible cigarette et d’une petite voix aïgue… mais surtout une œuvre d’une clairvoyance rare, préfigurant les tyrannies modernes avec un humour froid comme un scalpel. Quant à la femme, lui n’en parle pas. Ou si peu. Et ses six biographes se sont passé le mot pour la reléguer aux notes de bas de page.
Anna Funder, L’invisible Madame Orwell, trad. Carine Chichereau, Ed. Héloïse d’Ormesson, 492 pp.