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Pourquoi diable John Petit-Senn n’est-il pas l’auteur genevois le plus connu du monde? En lisant L’homme anguille et autres chroniques, on se dit que c’est une pure injustice tant sa plume effilée découpe nos travers comme un scalpel. Pourtant il n’est pas de ce siècle, ni du précédent. Né en 1792 dans une famille de négociants en textile, l’écrivain ne fait pas dans la dentelle pour parler de ses contemporains, qui ressemblent furieusement aux nôtres. Difficile de croire que son texte moquant cette propension des gens à raconter leurs inintéressants mémoires et surtout à les publier ne date pas de ce mois. Ou que ses quelques mots sur ces barbes mal entretenues et ce rasage rasoir n’ont pas été saisis chez le barbier du coin. Mieux encore, le fameux «on s’en occupe», réponse de toute personne qui ne va strictement rien en faire, vous servira désormais de pare-feu à toute enquiquinante demande.