Une expo, un livre, un podcast pour l'été. épisode #1

Vevey » Il fait bon traverser l’été dans cet ancien appartement de cheminots que l’on visite toujours avec curiosité au sortir du train en gare de Vevey. Réinvesti par le Festival Images, il est désormais entièrement dédié aux différentes mutations la photographie contemporaine, ouvert gratuitement les après-midi du mercredi au dimanche. Après l’invraisemblable déferlement d’objets personnels de l’ancienne locataire Barbara Iweins, ce sont désormais quatre artistes qui ont pris possession des lieux jusqu’en novembre.

Alors que dans les chambres, Stefanie Moshammer conjugue l’alcoolisme au féminin avec une installation qui multiplie les supports pour faire face au tabou, le salon est investi par les 98 feuilles volantes du plasticien canadien Jeff Wall, tirées d’un livre-objet inspiré d’Hokusai. Le couloir est dédié au projet On Menstruation Myths dans lequel l’artiste espagnole Laia Abril explore en mythes, légendes et métaphores visuelles ces douleurs menstruelles que notre société occulte volontiers, tandis que le cinéma projette le Container d’Augustin Lignier, lauréat du Prix Images Vevey x Ecal avec cette performance sur l’aliénation à l’appareil photographique. TR 

»  L’Appartement, gare de Vevey, jusqu’au 5 novembre. www.images.ch

Initiatique » La chaleur, la foule et les lourdingues qui marchent sur votre serviette de plage: très peu pour vous? Il est temps alors de (ré)empoigner Indian Creek, ouvrage paru en 1993 – 2006 pour la traduction française. Ce génial récit autobiographique de Pete Fromm, souvent drôle, vous assurera calme et fraîcheur.

On y suit donc le jeune Fromm, encore étudiant en biologie à l’Université de Missoula, qui sur un coup de tête accepte un job complètement fou: prendre soin de deux millions et demi d’œufs de saumon durant un hiver (de mi-octobre à mi-juin, tout de même) – à savoir éviter que les bassins dans lesquels ils se trouvent ne gèlent. Dans ce coin peu hospitalier de l’Idaho, Fromm ne pourra compter que sur lui-même et sur sa petite chienne Boone pour traverser ces longs mois en autonomie totale, au cours desquels des paquets de neige ne cessent de tomber.

Au-delà des mésaventures cocasses qui lui arrivent sans surprise, Fromm décrit surtout admirablement une nature grandiose. Ses rencontres avec un lynx, un puma et surtout avec lui-même forment un texte délicieusement initiatique. AL