Logo

Écrans

Film. Los Angeles au miroir de ses images

«Los Angeles Plays Itself» ressort enfin, ou comment le cinéma a représenté sa ville d’accueil


Nathan Letoré

Nathan Letoré

19 septembre 2023 à 12:15

Temps de lecture : 1 min

Film » C’est une surprise de taille tant le film paraissait avoir laissé peu de traces en France: l’éditeur Carlotta publie ces jours en DVD et Blu-ray Los ­Angeles Plays Itself (2003) de Thom Andersen. Critique et universitaire, son auteur est aussi un cinéaste expérimental, connu pour ses films sur l’histoire du cinéma. Avec ce film clé de l’essai politique étatsunien des années 2000, c’est à la représentation de sa ville à l’écran qu’il s’intéresse. Voyage dans le temps et les images.

Los Angeles Plays Itself – qui tire son titre d’un porno gay des années 1970! – n’est composé que de deux types d’images: des extraits de films, parfois de séries TV, et celles de lieux ou d’archives journalistiques tournées par Andersen lui-même. En voix off, le cinéaste commente et raconte. Son sujet: comment Hollywood n’aura cessé de dé­naturer et de faire violence à la ville avec laquelle elle entretient une relation à la fois symbiotique et parasitaire.

En première partie, un catalogue éclectique, à la limite de la facétie, des biais idéologiques et géographiques des images de Los Angeles. Ses monuments architecturaux modernistes y deviennent une marque de décadence ou de corruption morale, servant le plus souvent de repères aux gangsters et politiciens véreux; ou encore, les incohérences géographiques qui voient des courses-poursuites relier deux points distants. Andersen extrait quelques bribes de beauté d’un panorama essentiellement désolant, et c’est souvent dans les marges de l’industrie qu’il trouve les éclats les plus imprévisiblement saisissants.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus