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Blockbuster. Dune 2, retour triomphal sur la planète Arrakis

La suite de Dune est bel et bien le blockbuster intelligent et épique que tout le monde attendait. Le cinéaste Denis Villeneuve sublime à l’écran le roman culte de Frank Herbert.

Un trio de Shai-Ulud, des vers des sables gigantesques, qui fondent sur une armée de Sardaukars en plein désert: Dune: Deuxième partie ne manque pas de séquences épiques. © Warner Bros.

Olivier Wyser

Olivier Wyser

27 février 2024 à 02:05

Temps de lecture : 1 min

A la sortie de Dune, en 2020, nombreux étaient ceux qui résumaient le space opéra à un «Star Wars pour adultes». Au-delà du slogan galvaudé, les efforts du réalisateur canadien Denis Villeneuve pour adapter le roman culte de Frank Herbert ont en réalité beaucoup plus en commun avec la trilogie du Seigneur des anneaux de Peter Jackson. Les deux sagas parviennent en effet à transposer sur le grand écran une mythologie littéraire dense et complexe en un spectacle à la fois novateur et accessible. C’est d’autant plus évident maintenant que Dune: Deuxième partie débarque dans les salles obscures avec splendeur et fracas.

Cette suite, qui sera vraisemblablement le film intermédiaire d’une trilogie (l’écriture du scénario de Dune 3 ayant été confirmée par Denis Villeneuve) s’apparente aux Deux tours de Peter Jackson: un blockbuster tonitruant qui amplifie l’identité forte et imposante du premier volet tout en traçant de nouvelles pistes scénaristiques pleines de promesses.

Ce nouveau film reprend immédiatement après l’annihilation de la Maison Atréides par les puissants et terrifiants Harkonnen. Le duc Paul Atréides (Timothée Chalamet) et sa mère Lady Jessica (Rebecca Ferguson) se cachent parmi les Fremen, le peuple autochtone de la planète désertique Arrakis. Le glaçant baron Harkonnen (Stellan Skarsgard), qui vient de tromper la mort, cherche à reprendre rapidement le contrôle de la récolte de l’Epice, une ressource naturelle inestimable présente uniquement sur Arrakis et indispensable aux voyages intergalactiques. L’histoire se dévoile alors en une fascinante fresque entre guerres, intrigues et destinées.

Autant le dire tout de suite, résumer pour le cinéma la construction sophistiquée des enjeux politiques spatiaux et du mythe messianique de Frank Herbert n’est pas une mince affaire. Denis Villeneuve et son scénariste Jon Spaiht parviennent pourtant à rendre l’ensemble intelligible et digeste sans trop de sacrifices. Les intérêts liés à l’Epice, le sang vital de l’économie de ce futur très lointain (nous sommes en l’an 10 191), ou les manipulations des différentes familles pour asseoir leur pouvoir sont clairement énoncés.

Le juste équilibre

En prenant quelques libertés avec le roman, notamment en développant les personnages féminins qui, sur le papier noirci par Herbert dans les années 1960 s’effaçaient, Denis Villeneuve compose une partition réellement grandiose qui n’est pas sans rappeler le souffle épique d’un Lawrence d’Arabie. Le cinéaste développe des thèmes qui trouvent dans cet univers lointain une résonance avec notre bas monde. Des guerres et des manipulations stratégiques pour obtenir le contrôle de ressources se raréfiant? Des mécaniques religieuses qui poussent au fanatisme? Nul besoin d’être grand clerc pour voir sur quel terrain le film nous emmène.

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