Catherine Deneuve est Bernadette Chirac dans une comédie rythmée

Cinéma » Quand elle débarque à l’Elysée, Bernadette Chirac pense enfin obtenir la place qu’elle mérite. Mais la nouvelle première dame de France est jugée trop ringarde. La cinéaste Léa Domenach fait de Bernadette Chirac un personnage de comédie avec la complicité d’une Catherine Deneuve très en verve.

Sans être la comédie de l’année, Bernadette est une satire toutefois bien rythmée et dans laquelle les comédiens semblent beaucoup s’amuser (Michel Vuillermoz dans la peau de Jacques Chirac, Laurent Stocker en Sarkozy, Sara Giraudeau en Claude Chirac). Interview de la réalisatrice.

Pourquoi vous attaquer à la figure de Bernadette Chirac?

Léa Domenach: C’est un personnage qui a bercé mon enfance et mon adolescence. J’avais 12 ans quand les Chirac sont arrivés à L’Elysée. Mon père étant journaliste politique (Nicolas Domenach, ndlr), j’en avais forcément aussi entendu parler. A l’époque, j’avais une image de Bernadette Chirac un peu négative: ringarde, conservatrice, bref, pas très marrante. Mais en voyant le documentaire d’Anne Barrère Bernadette Chirac, mémoires d’une femme libre, j’ai eu un déclic. J’ai découvert son histoire, son humour.

Votre film est une fiction teintée de comédie… Pourquoi ne pas avoir fait un biopic classique?

Je ne voyais pas ce qu’un biopic sérieux allait apporter. Et puis Bernadette Chirac est un vrai personnage de comédie, avec ses sorties savoureuses et ses punchlines. Et comme c’est une personne dont la France avait beaucoup ri, notamment à travers les Guignols de l’info, j’avais envie d’inverser la tendance et de rire avec elle.

C’est un hommage?

C’est un hommage à celles que j’appellerais nos vieilles tantes aigries. Les femmes d’une certaine génération qui ont fait des études mais qui ont aussi dû se ranger derrière leurs maris. Et qui par la suite ont vu leurs filles réaliser ce qu’elles-mêmes n’avaient pas eu l’occasion de faire.

La famille Chirac, notamment Claude Chirac, la fille de Bernadette et Jacques, n’a semble-t-il pas vu les choses sous cet angle…

A l’époque où Claude Chirac s’est exprimée dans la presse, elle n’avait pas été prévenue du projet. Les producteurs et moi-même voulions conserver une certaine liberté. En France, à partir du moment où vous prévenez la famille, elle est en droit d’intervenir sur le scénario. Ce que nous ne voulions pas. Les Chirac ont pu voir le film une fois monté, il y a trois semaines.