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Avec Polar Park et Jägarna, Arte diffuse du polar loufoque ou torturé

Polar Park et Jägarna/Traque en forêt sont les nouvelles séries d'Arte. Au menu: absurde et douceur. Que du bon!


Aurélie Lebreau

Aurélie Lebreau

3 novembre 2023 à 17:20

Temps de lecture : 1 min

Crime » On peut en rire ou en pleurer – comme du mois de novembre. La chaîne franco-allemande Arte propose deux nouvelles séries noires, aux approches très différentes, mais toujours de haute tenue. La première se nomme Polar Park et s’épanouit dans le registre comique. Elle suit les improbables pérégrinations d’un gendarme de Mouthe – le village le plus froid de France! – et d’un auteur de polars en crise, lancés sur les traces d’un tueur en série amateur de peinture. La seconde, Jägarna/Traque en forêt, observe sur le mode dramatique la vilenie humaine. Quand les compromissions mènent au meurtre, un ancien flic qui n’est dupe de rien reprend du service.

Polar Park En regardant cette série à nulle autre pareille, on y décèle pourtant un air de déjà-vu. Dans Polar Park, il y a assurément du Fargo de Joel et Ethan Coen, et du Twin Peaks de David Lynch. Il y a de l’absurde et une grande douceur. Il y a les vastes espaces du Jura, à une encablure de la Suisse, et l’étouffement d’une petite localité (Mouthe). Il y a un chamane et un flic obtus – l’adjudant Louvetot à la chapka fourrée, campé par un superbe Guillaume Gouix. Il y a de la légèreté – dialogues succulents, gendarmes empotés – mais aussi de la profondeur, avec des personnages qui se trouvent en butée, comme l’écrivain de polars à succès David Rousseau (génial Jean-Paul Rouve, de la troupe des Robins des bois) qui débarque à Mouthe avec une terrible panne d’inspiration et une vie personnelle en lambeaux.

Autant dire que Gérald Hustache-Mathieu, le créateur de cette savoureuse série (6x52 min) réussit un tour de force – il adapte en fait ici son long-métrage Poupoupidou, sorti en 2011. De ces antagonismes, il fait une œuvre un brin foutraque mais très cohérente. Et c’est avec délice que l’on suit la folle enquête de Louvetot et Rousseau, qui tentent d’arrêter un tueur en série transformant ses victimes en œuvres d’art, lAutoportrait à l’oreille bandée et à la pipe de Van Gogh, la Marilyn de Warhol, le David de Michel-Ange…

Jägarna/Traque en forêt On sourit nettement moins en regardant Jägarna, de Björn Carlström et Stefan Thunberg. Mais on admire très rapidement Erik Bäckström (Rolf Lassgård, qui en impose au propre et au figuré), un flic dont la probité sans faille a fini par le couper de sa corporation. De retour dans son village de la Laponie suédoise, où les forêts sont vastes et les marécages sournois, ce grand taciturne mélancolique accepte de devenir le chef de la sécurité d’un projet minier qui pourrait considérablement améliorer le quotidien des villageois, qui n’ont que faire des bruyères et des bouleaux.

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