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Festival international du film de Fribourg 2023

Interview. Amarsaikhan Baljinnyamyn, l'acteur devenu réalisateur

Acteur à la riche carrière Amarsaikhan Baljinnyamyn réalise son premier film

Café de l'Ancienne gare, Rencontre avec le réalisateur mongole de Harvest Moon, Amarsaikhan Baljinnyamyn. Photo Lib / Charly Rappo, Fribourg, 22.03.2023Charly Rappo/Charly Rappo / La Liberté

 Olivier Wyser

Olivier Wyser

22 mars 2023 à 18:44

Temps de lecture : 1 min

Festival du film» Rares sont les films mongols qui parviennent à trouver le chemin des salles obscures helvétiques. Le Festival international du film de Fribourg (FIFF), défricheur inlassable de cinématographies émergentes consacrait à ce grand pays d’Asie orientale une rétrospective en 2018. Une occasion pour le public de jeter un œil curieux sur des longs-métrages qui, sans cela, passeraient bien en dessous des radars. Quelques exceptions viennent parfois faire mentir la règle comme L’Histoire du chameau qui pleure, documentaire nominé aux Oscars en 2003 ou La jeune fille et son aigle, en 2016, un autre documentaire qui, avec des moyens dérisoires, faisait des miracles de cinéma.

En Compétition cette année au FIFF, le film Harvest Moon prouve que la Mongolie ne produit pas uniquement des documentaires contemplatifs ou des films épiques sur Gengis Khan (le public du FIFF se souvient sans doute du quasi-western Ten Soldiers of Gengis Khan). Arrivé en milieu de semaine à Fribourg, le réalisateur Amarsaikhan Baljinnyamyn a un parcours atypique. Il a déjà une riche carrière de comédien, surtout dans le registre du film d’action (Thief of The Night, Trapped Abroad ou encore le susnommé Ten Soldiers of Gengis Khan). L’acteur a également pris part à la série Marco Polo, produite par Netflix il y a quelques années. Pour ses débuts derrière la caméra, Amarsaikhan Baljinnyamyn a choisi de ne pas jouer les gros bras mais de révéler une facette plus sensible. Harvest Moon le voit interpréter un homme droit dans ses bottes qui retourne dans son village pour s’occuper de son beau-père mourant. Il y croise la route d’un jeune garçon espiègle qui va fissurer sa carapace. Un film simple et attachant.

Comment fait-on des films en Mongolie aujourd’hui?

Amarsaikhan Baljinnyamyn: Nous avons une histoire cinématographique d’une centaine d’années. Mais les 70 premières étaient sous le joug communiste donc il y a eu beaucoup de films de propagande (rires). Nous avons réellement commencé à faire des choses différentes depuis les années 1990. Mais le chemin est long pour s’extraire de la sphère d’influence de Moscou. Nous commençons juste à développer notre propre style. C’est d’autant plus difficile que pour faire des films il faut surmonter de nombreuses difficultés. Certains cinéastes doivent vendre leur maison pour pouvoir tourner leur film.

Il y a quelques années le FIFF a consacré une section au cinéma mongol. La reconnaissance internationale est primordiale pour développer l’industrie?

On ne peut s’en passer. C’est comme cela que l’on peut initier des coproductions et faire connaître notre savoir-faire. Nous sommes là pour ça!

Vous avez une riche carrière d’acteur et de producteur, surtout dans les films d’action… Pourquoi avez-vous choisi de raconter cette histoire délicate dans Harvest Moon, qui est votre première réalisation?

Il y avait sûrement mille façons de raconter cette histoire. Au départ, je ne voulais pas faire le film moi-même mais c’est ma productrice qui m’a convaincu que j’avais en moi ce qu’il fallait pour réussir. Comme je ne trouvais pas de cinéaste qui partage ma propre vision j’ai sauté le pas. C’est un film qui vient de l’intérieur et dont les émotions ne sont pas feintes.

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