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Corruption. Corruption: pas d'amélioration en Suisse, selon Transparency

La Suisse ne s'améliore pas en matière de lutte contre la corruption. Transparency International pointe des lacunes dans la lutte contre le blanchiment d'argent, la corruption au privé, la poursuite pénale des entreprises et la protection des lanceurs d'alerte.

Les Panama Papers ont montré qu’en Suisse aussi, des acteurs pouvaient fournir des services de nature problématique, selon Transparency International (photo d'illustration).KEYSTONE/MARTIN RUETSCHI

ATS

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Aujourd’hui à 06:01, mis à jour à 06:08

Temps de lecture : 2 min

Selon l'Indice de perception de la corruption (CPI) 2024, publié mardi, la Suisse se classe certes cinquième, mais n'obtient que 81 points sur 100, soit un point de moins que l'année précédente, indique l'ONG dans un communiqué. Ce score est le plus bas jamais obtenu par la Suisse.

Pour Katja Gloor, directrice ad interim de Transparency Suisse, "la Suisse doit s'attaquer fermement aux lacunes de la lutte contre la corruption dans le secteur public". Des mesures urgentes s'imposent notamment en ce qui concerne la gestion des conflits d'intérêts à tous les niveaux fédéraux et la réglementation du lobbying.

Des actions sont également requises dans des domaines qui ne sont pas couverts par l'indice de perception de la corruption: la lutte contre le blanchiment d'argent, la corruption dans le secteur privé et la poursuite pénale des entreprises en font partie, selon le communiqué de Transparency.

Pays de transit attractif

La Suisse reste un pays de destination et de transit attractif pour les flux financiers illégaux. Parallèlement, les entreprises suisses opèrent sur des marchés à hauts risques de corruption et y font preuve d'un appétit du risque non négligeable, poursuit l'ONG.

Afin de lutter de manière systématique contre la corruption et de garantir l'intégrité de la place économique et financière suisse, la Suisse devrait compléter son dispositif de lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent. Cela demande des modifications ciblées de la loi ainsi qu'une application systématique des dispositions existantes.

Concrètement, dans le cas de la lutte contre le blanchiment d'argent, la transparence des ayants droit économiques des sociétés et des trusts doit être garantie et le champ d'application de la loi sur le blanchiment d'argent doit être étendu aux conseillers pour les activités non financières à risques.

Un fléau toujours répandu

Le Corruption Perceptions Index de Transparency International mesure chaque année dans 180 pays la perception de la corruption dans le secteur public. Il montre qu'en 2024, la corruption reste un fléau largement répandu dans le monde.

Plus de deux tiers des pays examinés n’atteignent même pas la barre des 50 points sur un maximum de 100. La moyenne se situe toujours autour de 43 points. Le Soudan du Sud est en dernière place, tandis que le Danemark reste en tête.