Le mot de la fin. Ce drôle de 19 janvier

C’est une bougie antimoustique à moitié consumée sur votre terrasse, que l’hiver a surprise, que la neige a recouverte, que vous auriez définitivement dû rentrer cet automne. C’est un ballon de plage à l’agonie sous le couvert et ce paddle rangé dans son sac de transport qui se demande s’il reverra un jour un canard. C’est une vieille coloquinte toute molle sur le rebord d’une fenêtre qui attend on ne sait quoi, un truc comme le Père Noël ou la délivrance.

C’est un pare-brise opaque que vous dégivrez avec un single de Stephan Eicher. C’est La nuit sera calme qui vous tombe des mains à la page 187. Et puis cette chose informe, momifiée sur votre balcon qui se prenait jadis pour un plant de romarin. C’est le 42^e jour depuis la disparition de Caramel qui tapisse les lampadaires de la rue et le 69^e anniversaire de l’arrivée du scrabble en France. C’est une dame sans âge ni destination qui marche au milieu de nulle part, et un bout de spéculos dans la doublure de votre canapé. C’est une paire de crocs qui patiente dans l’entrée.