Logo

Brèves régionales

Discriminations. Le Conseil d’Etat en fait-il assez contre les crimes LGB-phobes?

Deux instruments parlementaires proposent la nomination d’un délégué aux questions d’homophobie et de transphobie. Le Conseil d’Etat y fait suite en publiant un rapport sur les mesures de prévention et les possibilités de collaboration.

Le peuple suisse avait accepté le 9 février 2020 une modification du Code pénal visant à lutter contre la haine à l’encontre des personnes LGB.Keystone

Victoria Martin

Victoria Martin

13 septembre 2024 à 16:55

Temps de lecture : 2 min

Le Conseil d’Etat agit-il suffisamment pour lutter contre les crimes à l’encontre des personnes lesbiennes, gays et bisexuelles (LGB)? L’exécutif avait été interpellé par deux instruments parlementaires proposant, entre autres, la nomination d’un délégué aux questions d’homophobie et de transphobie.

Il y avait donné suite directement en produisant un rapport qui détaillait les mesures de prévention contre les discriminations homophobes. L’exécutif annonce notamment que la nomination d’un délégué pourra être traitée dans le cadre de l’élargissement du champ d’action du Bureau de l’égalité hommes-femmes et de la famille (BEF). La création d’une Unité de médecine des violences (UMV) est aussi à l’agenda.

Prévenir les discriminations

D’après les chiffres de la police cantonale, qui recense les phénomènes discriminatoires (racisme, harcèlement, homophobie, transphobie), 13% de ceux-ci concernent des actes à caractère LGBTQIA-phobe, 39% le harcèlement dans l’espace public et 40% sont à caractère raciste. Par ailleurs, les violences physiques représentent 44% des événements LGBTQIA-phobes.

Les autorités précisent que la plupart des cas rapportés sont perpétrés par une personne connue de la victime. En matière de prévention contre les discriminations et d’accompagnement des victimes, le Conseil d’Etat indique privilégier une coopération interdisciplinaire.

Par exemple, la semaine contre le racisme 2024 a été consacrée à la thématique des discriminations multiples. Un groupe de travail a également été créé au sein de la Direction de la sécurité, de la justice et du sport (DSJS). Le canton a aussi pour objectif de créer à l’HFR une antenne de l’Unité de médecine des violences (UMV) où «les victimes de violence de tous types seraient ainsi prises en charge de façon holistique».

A cela s’ajoutent des ateliers ou actions de sensibilisation et de prévention au sein d’institutions éducatives interdisciplinaires. Le Conseil d’Etat rappelle que des ateliers «prévention contre les discriminations liées aux orientations affectives et sexuelles et aux identités de genre» sont actuellement en phase test dans quatre cycles d’orientation.

Dans le cadre des cours d’éducation sexuelle, déjà en vigueur, les élèves «sont sensibilisés à la diversité et au respect de la loi». L’exécutif souligne que l’enseignement post-obligatoire est aussi concerné puisque les futurs enseignants sont formés à ces questions lors de leur cursus au sein de la Haute Ecole pédagogique Fribourg. En outre, l’université organise des actions dans ce sens.