Espace. SpaceX perd le contact avec le deuxième étage de Starship
Comme lors d'un précédent test en janvier, SpaceX a perdu jeudi contact avec le deuxième étage de sa fusée géante Starship. L'entreprise d'Elon Musk a cependant réussi à récupérer le premier étage dans une manoeuvre spectaculaire.
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ATS et AFP
7 mars 2025 à 01:08, mis à jour à 01:58
"Nous avons perdu le contact avec le vaisseau", a annoncé Dan Huot, un responsable de SpaceX lors d'une retransmission vidéo. "Cela s'était déjà produit la dernière fois. Donc, nous avons acquis une certaine expérience en la matière", a-t-il ajouté.
Il a précisé que SpaceX travaillait "en étroite collaboration avec les autorités de contrôle du trafic aérien". Lors du dernier vol d'essai à la mi-janvier, le vaisseau avait explosé en plein vol, entraînant une pluie de débris incandescents au-dessus des Caraïbes, avec des dégâts matériels minimes dans l'archipel des îles Turques-et-Caïques.
Le régulateur américain de l'aviation, la FAA, avait dû détourner brièvement des avions et avait ordonné une enquête et une suspension des vols.
Réutilisation
La semaine dernière, l'agence a indiqué que l'enquête se poursuivait, mais a assuré avoir autorisé la reprise des vols après avoir effectué "l'examen de sécurité complet requis".
Haute de 123 mètres, soit la taille d'un immeuble d'environ 40 étages, la fusée Starship, que l'entreprise développe pour des voyages vers la Lune et Mars, s'était élancée dans le ciel du Texas sans encombre peu après 17h30 locales (00h30 vendredi en Suisse).
Quelques minutes après le décollage et la séparation des deux étages, le propulseur nommé Super Heavy a entamé une descente contrôlée vers le pas de tir avant d'être immobilisé par des bras mécaniques installés sur la tour de lancement, une manoeuvre très complexe et spectaculaire que l'entreprise a réussie jeudi pour la troisième fois, sous les applaudissements et cris de joie de ses équipes.
Elon Musk ambitionne que Starship soit à terme entièrement réutilisable, une caractéristique qui permettrait de réduire considérablement les coûts et les ressources nécessaires. Pour ce faire, l'entrepreneur compte également récupérer prochainement le vaisseau Starship, qui constitue le deuxième étage de la fusée et donne son nom à l'ensemble.
"Je pense que nous parviendrons à une réutilisation rapide de l'ensemble de la structure - le vaisseau et le propulseur - l'année prochaine", a-t-il déclaré à la fin février dans un podcast. Mais pour ce huitième vol d'essai, le vaisseau devait finir sa course dans l'océan Indien, comme lors de précédents tests.
Zones protégées
Ces problèmes sont loin d'être les premiers à survenir lors d'un vol d'essai de Starship, SpaceX développant ses fusées à toute vitesse et misant sur de multiples lancements de prototypes pour corriger rapidement les problèmes rencontrés en situation réelle de vol, quitte à multiplier les explosions volontaires ou involontaires. Cette philosophie a fait le succès de l'entreprise, mais n'est pas exempte de critiques.
Des associations ont porté plainte contre les autorités américaines en les accusant d'en avoir mal évalué l'impact environnemental, alors que la base spatiale de l'entreprise au Texas est située à proximité de zones naturelles protégées.
Et la grande proximité d'Elon Musk avec le président Donald Trump fait craindre de possibles ingérences dans les actions des autorités de régulation. Sous la présidence de Joe Biden, l'homme le plus riche au monde avait souvent mis en cause la FAA, l'accusant d'exercer une surveillance excessive sur son entreprise.
D'après l'agence Bloomberg, un ingénieur de SpaceX s'est rendu au siège du régulateur il y a deux semaines, exhortant ses équipes à travailler sur un programme visant à déployer des milliers de satellites Starlink, développés également par Elon Musk, sous peine de perdre leur emploi.
Ce qu'a démenti SpaceX: "Les récents articles sur SpaceX et la FAA sont faux", a assuré l'entreprise sur le réseau social X, également propriété de l'homme le plus riche au monde.