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France. A Grenoble, l’auteur de l’attaque à la grenade est toujours recherché

La police recherche activement jeudi un homme qui a fait 12 blessés en jetant une grenade dans un bar d’un quartier populaire de Grenoble en France. Les habitants se disent «choqués» mais pas totalement surpris par cette violence.

L’homme recherché est entré mercredi soir dans un bar de Grenoble sans dire un mot et a jeté une grenade avant de prendre la fuite (image symbolique).KEYSTONE/EPA/ETIENNE LAURENT

ATS
AFP

ATS et AFP

Aujourd’hui à 10:27, mis à jour à 10:57

Temps de lecture : 3 min

Des agents sont postés devant l’Aksehir, un bar associatif du quartier du Village olympique, où le calme est revenu au lendemain de l’attaque, dont le mobile reste inconnu même si la piste terroriste est «a priori» écartée.

«J’ai entendu un grand boum, j’ai regardé et je me suis dit que ce n’était pas un pétard ni un feu d’artifice», raconte Agnès Lefebvre-Paquet, une septuagénaire croisée sur place par l’AFP. Sans se poser plus de questions pour autant: «Je me suis dit que c’étaient des problèmes du quartier.»

«On est tous choqués, tous, tous», ajoute une de ses voisines, encore en robe de chambre et qui ne veut pas donner son nom. «Ça fait 30 ans qu’on habite là et c’est de pire en pire», poursuit-elle, confiant avoir passé une «nuit horrible».

La veille, vers 20 h 15, un homme est entré dans le bar où se trouvaient de nombreux clients. Sans dire un mot, il a jeté une grenade avant de prendre la fuite, selon le procureur François Touret de Coucy. Il était peut-être armé d’une arme longue de type kalachikov mais n’en a pas fait usage.

La déflagration a fait de nombreuses victimes: 12 personnes ont été prises en charge par les pompiers, dont deux dont le pronostic vital est engagé, selon une source policière. Le ministre de la Santé Yannick Neuder est attendu dans la matinée au CHU de Grenoble, où les blessés ont été hospitalisés.

«Tout est possible»

L’auteur de cette attaque était toujours en fuite jeudi matin, selon une source policière. «L’enquête se poursuit», a commenté le procureur sans vouloir en dire davantage.

La veille, le magistrat avait expliqué qu’aucune piste n’était privilégiée. «On peut exclure l’attentat purement terroriste», a-t-il déclaré, mais pour le reste, «ça peut être un règlement de comptes» lié «au trafic de drogues, au trafic de cigarettes, à une inimitié exacerbée…»

Le bar visé, dont le nom fait référence à une ville turque mais qui serait tenu par des Algériens et fréquenté par une clientèle masculine selon ses voisins, ne soulevait pas d «inquiétudes particulières», a encore dit M. Touret de Coucy.

Karim, un agent municipal qui ne souhaite pas donner son nom, est un habitué des lieux, où il prend un café tous les matins quand il nettoie la place adjacente. «D’habitude, c’est propre, c’est calme. Il n’y a rien. On boit un café là, on discute», dit-il en faisant part de sa surprise. Mais «à Grenoble, tout est possible», ajoute-t-il, désabusé, tandis que des parents se pressent pour accompagner leurs enfants à l’école.

La ville connaît régulièrement des épisodes de violences, notamment par armes à feu, liés au trafic de drogues, les autorités ayant même évoqué l’été dernier une «guerre des gangs». Le maire écologiste Eric Piolle, qui s’est rendu sur place mercredi soir avec le procureur et la préfète de l’Isère, s’est lui aussi dit «stupéfait» face à cet «acte d’une violence inouïe», tout en déplorant une «escalade de la violence» dans la capitale des Alpes.