Logo

Histoire vivante

A la recherche de l’étoile de Bethléem

L’étoile de Noël a captivé les astronomes et théologiens à travers les siècles. A-t-elle vraiment existé?

L’adoration des Mages (v. 1660), une œuvre de Bartolomé Esteban Murillo. L’étoile de Noël est dotée d’une queue de comète, une représentation classique au Moyen Age.

 Pascal Fleury

Pascal Fleury

24 décembre 2021 à 02:01

Nativité » Depuis 2000 ans, la Nativité du Christ est associée à un phénomène céleste que d’innombrables astrologues, astronomes, théologiens et autres savants ont tenté d’identifier: l’étoile de Bethléem, la plus célèbre de l’histoire de l’humanité après notre soleil. Mais cet astre légendaire, qui surmonte aujourd’hui nos crèches, décore nos sapins de Noël et se croque volontiers en biscuit, a-t-il vraiment existé? Tour d’horizon de quelques hypothèses parmi les plus disputées.

1. L’étoile miraculeuse des Rois mages

L’étoile de Bethléem apparaît uniquement dans l’Evangile de Matthieu. Dans son récit, écrit 80 à 90 ans après les événements, l’auteur évoque un étonnant voyage de Mages venus d’Orient pour vénérer l’Enfant Roi et lui offrir de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Arrivés à Jérusalem, au temps du roi Hérode, ils se renseignent: «Où est le roi des Juifs qui vient de naître? Car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l’adorer.» Les Mages rencontrent le roi Hérode, qui s’inquiète pour son trône, puis revoient l’astre qui leur montre le chemin: «L’étoile (…) marchait devant eux jusqu’à ce qu’étant arrivée au-dessus du lieu où était le petit enfant, elle s’arrêta.» Cette étoile qui fait office de guide, qui avance puis s’arrête, ne peut être que miraculeuse. Au VIe siècle déjà, saint Regimius, évêque de Reims, suggérait qu’elle n’était pas un phénomène astronomique, mais l’Esprit saint. De nombreux chrétiens ne cherchent pas d’explications plus rationnelles: l’étoile de Noël est un signe miraculeux. Dans ce cas, évidemment, la science s’incline.

2. Un artifice littéraire à vocation pieuse

Autre hypothèse, l’étoile de Bethléem pourrait n’être qu’un artifice littéraire, conçu par l’évangéliste pour mettre en lumière et honorer la venue du Messie. L’allégorie de l’étoile, digne d’un conte oriental, révèle ce que le biographe, comme plusieurs générations de croyants avant lui, pensait être la vérité sur Jésus: le Christ sauveur. Pourquoi une étoile? Parce que selon une antique tradition, l’étoile était souvent utilisée pour prédire la naissance (ou la mort) de héros, de rois et d’empereurs. Mais Matthieu a peut-être aussi été influencé par le passage de la comète de Halley en l’an 66, comme l’a évoqué le professeur d’astronomie David W. Hughes, de l’Université de Sheffield (GB), lors d’un grand colloque international (1) sur l’étoile de Bethléem, en 2014 à Groningen aux Pays-Bas. Par ce symbole fort, «l’évangéliste veut souligner l’intime conviction de la jeune communauté chrétienne, à savoir que Jésus est bien plus qu’un prophète, qu’il est le Messie tant attendu, le Fils de Dieu, ressuscité des morts.»

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Hiver 1954. La femme sans qui l’œuvre de l'abbé Pierre n’aurait jamais existé

Il y a 70 ans, le 1er février 1954, l’abbé Pierre lançait son vibrant appel radiodiffusé en faveur des sans-abri qui mouraient de froid en France. Son «insurrection de la bonté» n’aurait pas été possible sans le soutien extraordinaire d’une femme, Lucie Coutaz. Cofondatrice et directrice administrative du mouvement Emmaüs, elle a été son alter ego durant 40 ans. Portrait.