23 septembre 2022 à 04:01
Dix millions pour des mesures urgentes pour l’agriculture, telle est la proposition débattue récemment au Grand Conseil (LL du 8.9). Je soutiens la proposition avec détermination. En même temps, il me semble judicieux de se demander à quoi vont servir ces millions. Si l’on estime qu’il faut d’abord veiller à «ne pas nuire», alors les 10 millions demandés ne devraient pas aller à des activités qui renforcent l’agriculture traditionnelle.
En effet, elle est à l’origine, selon le Plan climat cantonal, du tiers des émissions de gaz à effet de serre, les fameux GES. Quasi à égalité avec le bâtiment et la mobilité. Le défi est alors de concilier la santé économique des exploitations avec une réduction significative de leurs émissions de GES.
Quand on sait que l’élevage est à l’origine du 80% environ des émissions de GES de l’agriculture, on mesurera le défi qui nous attend. Il semble dès lors évident que les 10 millions demandés doivent soutenir en priorité les efforts des agriculteurs et agricultrices pour contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. C’est-à-dire pour que le secteur agricole fribourgeois puisse «faire sa part» et réduire ses émissions de GES de 50% d’ici à 2030, comme le demande le Plan climat cantonal.
C’est un énorme défi pour les agriculteurs et agricultrices ainsi que pour les consommateurs et consommatrices du canton. Espérons que les députés et députées s’en souviendront lorsqu’en novembre ils débattront de la question pour contribuer à une agriculture «juste», comme le propose le conseiller d’Etat Didier Castella.
Laurent Thévoz, membre des Grands-parents pour le climat, Fribourg
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