Eric Dardenne, Pont-la-Ville
2 mars 2024 à 02:10
En tant qu’ancien journaliste parlementaire, je me rallie volontiers à l’essentiel de l’éditorial sur «Le procès de la liberté de la presse» (1.2) soutenant M. Jean-Marc Angéloz, journaliste dont le procès pourrait mettre à mal cette liberté. Oui, elle est fondamentale pour le bon fonctionnement de la démocratie. Oui, toute atteinte à son intégrité fragilise le subtil équilibre existant entre les trois pouvoirs qui la régissent. La justice, l’exécutif et le législatif doivent pouvoir s’appuyer sur une presse impartiale et libre avec comme corollaire des journalistes bien formés, conscients de l’importance de leur fonction, ce qui est le cas dans notre pays.
Là où mon opinion diverge, c’est quand le rédacteur en chef écrit que M. Angéloz a «tout simplement fait son métier». Non, il a poussé le bouchon bien trop loin en violation des règles de bienséance. M. Godel, ancien homme fort du gouvernement, a sidéré ses ex-collègues, entre autres en tenant des propos malséants rabaissant l’une de ses anciennes collègues. Il a fait son mea culpa. Bravo à lui. Il a admis – et là j’ai dû me pincer pour m’assurer que je ne rêvais pas – qu’il aurait dû relire son manuscrit. Il eût été bon qu’il reconnaisse qu’il n’aurait jamais dû l’envisager.
M. Angéloz s’est fait l’écho de rumeurs peu flatteuses au sujet du procureur général. Or, il convient de savoir faire le départ entre vie professionnelle et vie privée. Pour ma part, j’ai pour habitude de relire mes écrits à tête reposée le lendemain, car la nuit porte conseil. Soit je les corrige, soit ils vont à la corbeille à papier. C’est, à mon humble avis, ce qu’auraient dû faire ces deux sieurs avec leur brûlot.
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