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Histoire vivante

Histoire vivante. 100 ans plus tard, la revanche de la voiture électrique

La propulsion électrique a connu un âge d’or vers 1900 avant d’être détrônée par le moteur à essence

Une voiture de tourisme Tribelhorn de 1908, conduite par un ancien employé, en 1965 à la gare de Feldbach (ZH). A droite, tricycles électriques des PTT, garés dans le hall de la Sihlpost, à Zurich (1933). Et une camionnette de laitier électrique de l’entreprise Oehler à Oberentfelden (AG), en 1945.

 Pascal Fleury

Pascal Fleury

21 octobre 2022 à 04:01

Temps de lecture : 1 min

Transports » Il fut un temps où les véhicules électriques rivalisaient en nombre et en performance avec les véhicules à essence. C’était au tournant du XXe siècle, lorsqu’il se vendait autant de voitures électriques que thermiques ou à vapeur aux Etats-Unis. C’était l’époque des pionniers, où un bolide électrique, la Jamais-Contente, franchissait pour la première fois dans l’histoire de l’automobile le cap des 100 km/h. Mais le moteur à combustion, offrant plus d’autonomie, a eu raison de l’électromobilité, ne lui laissant que quelques marchés de niche. Un siècle plus tard, la revanche a sonné. Aujourd’hui, face aux défis énergétiques et climatiques, «elle fait partie de la solution», assure l’historien Jean-Luc Rickenbacher, directeur de projets Transport public, navigation, énergie et logistique au Musée suisse des transports, à Lucerne. Interview.

La Suisse s’est intéressée très tôt à l’électromobilité. Pourquoi?

Jean-Luc Rickenbacher: La Suisse ne possède pas de gisements de charbon ni de pétrole. Pour renforcer son indépendance vis-à-vis de l’étranger, elle s’est tournée vers l’industrie électrique. Parmi les premiers modes de transport à avoir été électrifiés, on trouve les chemins de fer. S’agissant du transport routier, vers 1900, il était encore assez difficile de savoir quel type de propulsion allait s’imposer. Aux Etats-Unis, au tournant du siècle, un tiers des voitures roulaient à la vapeur, un tiers à l’essence et un tiers à l’électricité. Le même constat peut être fait pour la Suisse.

L'un des premiers pionniers suisses de la voiture électrique fut Johann Albert Tribelhorn. Quel est son parcours?

Tribelhorn a été élevé dans un orphelinat, à Saint-Gall. En 1889, il émigre à Buenos Aires, où il devint chef des ateliers mécaniques de la Société argentine de télégraphie. Dix ans plus tard, il revient à Olten et fonde l’Atelier suisse d’accumulateurs Tribelhorn SA. En 1906, il transfère la production sur les rives du lac de Zurich. Il se lance dans la construction de véhicules routiers, mais aussi de bateaux électriques. Il publie son propre magazine destiné à la clientèle, Das Elektromobil.

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