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Hockey sur glace

Andrei Bykov. «Si j’avais été spectateur, je serais rentré à la maison»

Ce match 7 des quarts de finale contre Lugano aurait pu être le dernier en carrière de l’attaquant fribourgeois matricule 89. Forcément, les émotions ont été fortes.

Après la victoire dans cet acte VII, un moment chargé d’émotion pour Andrei Bykov qui aurait fait ses adieux au hockey en cas de défaite. © Keystone© KEYSTONE / ANTHONY ANEX

29 mars 2024 à 05:20

Blessé lorsqu’il a annoncé qu’il allait mettre un terme à sa carrière au terme de cette saison au micro de Point de vue, le podcast de La Liberté consacré au hockey sur glace, Andrei Bykov avait insisté sur le fait qu’il mettait tout en œuvre pour rejouer. Toujours sur la touche lors des deux premiers actes du quart de finale contre Lugano, l’attaquant de 36 ans a retrouvé l’action le 20 mars à Fribourg avec… une défaite à la clé. Rebelote lors de la rencontre suivante au Tessin. Et la suite, tout le monde la connaît: Gottéron a repris l’avantage dans la série face à Lugano avant de s’incliner outre-Gothard, un revers synonyme de match 7 qui aurait donc pu être le dernier du petit tsar. Encore plus que pour n’importe lequel des Dragons, cette partie décisive de jeudi était donc accompagnée d’une émotion particulière pour le clubiste qui avait appris avant Noël que son contrat ne serait pas renouvelé.

Après la qualification pour les demi-finales, Andrei Bykov a raconté ce qui lui est passé par la tête dans les heures précédant ce match couperet. «C’était extrêmement dur.» Mercredi, le joueur explique s’être mis dans une sorte de cocon de posivité. «Je me suis dit que ça allait aller. J’essayais de m’en convaincre. Et ce matin (jeudi, ndlr), après l’entraînement, c’était tout d’un coup la cata. J’ai été submergé par beaucoup d’émotion, des pensées naturelles mais incontrôlables. C’était très difficile à gérer. Dans pareille situation de peur, il faut foncer tête baissée. C’est uniquement comme ça qu’on peut surmonter. Mais, je dois bien avouer que c’est extrêmement difficile de jouer un septième match comme ça, sachant que j’aurais pu arrêter ma carrière derrière. On peut se motiver comme on veut, mais cette idée tourne dans la tête.»

Christoph Bertschy scelle le score final de cet acte VII en marquant dans la cage vide. © Jean-Baptiste Morel

«J’étais un peu ailleurs»

L’arrêt incroyable de Berra sur un essai de Carr (59’07), l’attaquant ne l’a pas ressenti aussi fortement que les 9095 spectateurs de l’enceinte fribourgeoise. «Franchement, je ne réalisais pas ce qu’il se passait. J’étais sur le banc. J’étais aussi un peu ailleurs. J’essayais vraiment de bloquer toutes les émotions. Du coup, j’étais un peu comme anesthésié. C’était très bizarre comme sensation. Quand il ne restait plus qu’une seconde, je crois que c’était bon. Mais cet arrêt-là était hallucinant. C’était beau.»

Andrei Bykov l’avoue: c’était l’une des soirées les plus crispantes de sa carrière. Comme pour tant d’autres dans les gradins ou sur le banc. «L’ambiance était folle. Les gens ont joué le jeu de nous soutenir, surtout après ce premier but qui a libéré pas mal de monde. On sentait la tension dans les gradins en regardant un peu le public. Je pense que j’étais mieux à ma place de jouer que de regarder. Si j’avais été spectateur, je serais rentré à la maison.»

«C’était chaud quand même»

Sa pierre à l’édifice, l’attaquant l’a apporté notamment en infériorité numérique, un domaine dans lequel il excelle. Précieux, il était notamment sur la glace lorsque les Fribourgeois se sont retrouvés à 4 contre 5 (53e) après les quatre minutes de pénalité infligées à Benoît Jecker alors que le score était de 3-2 en leur faveur et que rien n’était joué. «A ce moment, je ne pense à rien. J’essaie juste de mettre de la pression, d’amener de la vitesse, d’agresser l’adversaire et d’utiliser l’énergie que me restait. Cela s’est plutôt bien passé, même si nous aurions pu lever un peu le pied dans certaines situations pour éviter des surnombres. Cela s’est plutôt bien passé. Dans l’ensemble, tout le monde a fait un excellent job à ce moment-là parce que… c’était chaud quand même. Ce n’était pas évident.»

Soulagement pour les Dragons après la victoire dans l’acte VII de leur quart de finale. © Jean-Baptiste Morel

Dès ce lundi de Pâques, à l’occasion du premier acte des demi-finales, Andrei Bykov, avec désormais 798 matches de National League à son actif, aura l’occasion de prolonger sa saison et sa carrière. Contre un adversaire qui ne sera connu que ce samedi soir.

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