Une évacuation qui fait jaser
Un sénateur critique les mesures de sécurité mardi à Berne. Des enseignements à tirer
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Bayron Schwyn
16 février 2023 à 02:01
Palais fédéral » «Nous étions exposés comme un troupeau de moutons non surveillé. Même Guy Parmelin se trouvait sur la place, désemparé. Des agresseurs potentiels auraient donc eu ici l’occasion facile d’attaquer des conseillers fédéraux et des parlementaires.» Le conseiller aux Etats Andrea Caroni (plr, AR) ne décolère pas au sujet de la procédure d’évacuation qu’il a vécue, mardi, lors du bouclage de la place Fédérale, à Berne.
Son évacuation du Palais fédéral, après l’arrestation d’un homme suspect qui tentait d’y entrer – un test rapide s’est révélé positif aux explosifs au moment du contrôle –, n’aurait pas offert toutes les garanties de sécurité. Selon le parlementaire cité par 20 minutes, la sortie du bâtiment a été particulièrement lente et les élus ont été mal aiguillés.
Cette analyse semble minoritaire. Contactés, plusieurs autres parlementaires qui se trouvaient dans les bâtiments ce jour-là relativisent l’importance de l’événement et disent n’avoir eu peur à aucun moment. Evacuée de l’aile ouest avec le chef de l’armée Thomas Süssli, la ministre de la Défense Viola Ahmerd dit ne pas du tout avoir été «stressée»: «j’ai d’abord cru que c’était un exercice.»
Son évacuation n’a duré que «deux à trois minutes» et elle a pu trouver refuge au restaurant de l’hôtel Bellevue, à quelques pas de là, sans encombre.
Tirer les enseignements
Le gouvernement ne s’est pas encore emparé de la thématique, a expliqué en amont d’une conférence de presse André Simonazzi, porte-parole du Conseil fédéral. «Mais il a été évoqué qu’on tirerait les enseignements de cet événement.»
Selon lui, l’Office fédéral de la police (Fedpol) et la Police cantonale bernoise ont effectué une analyse de la situation et pris les décisions en fonction de celle-ci. «Elles n’auraient pas envoyé des personnes à l’extérieur, s’il y avait eu un danger», assure-t-il.
Du côté des Services du parlement, qui sont responsables de l’exécution des évacuations, on ne commente pas les critiques formulées. «Les Services du parlement et Fedpol analyseront rapidement les procédures et mettront en œuvre les améliorations identifiées. Aucune conclusion ne peut être tirée avant», indique Karin Burkhalter, responsable du domaine information et rédaction.
L’ombre du Capitole
Un bunker existe-t-il au sein du Palais fédéral en cas de danger? Existe-t-il plusieurs plans d’évacuation en fonction des dangers? La sécurité a-t-elle été renforcée ces dernières années après l’assaut du Capitole aux Etats-Unis en 2021? Nous n’en saurons pas plus.
«Les plans d’évacuations ont été élaborés avec l’Office fédéral de la police et d’autres experts, mais il n’est pas possible de donner des informations sur le contenu des plans d’évacuation ou sur d’autres détails relatifs à la sécurité», répond Karin Burkhalter. ESH Médias
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