Röstigraben médiatique

Votations » Les affiches du comité opposé au paquet d’aides aux médias ne sont pas les mêmes dans toutes les régions de Suisse. La politique spectacle est aussi plus forte outre-Sarine. Le chercheur Linards Udris, de l’Institut pour les sciences de la communication et la recherche sur les médias de l’Université de Zurich (UZH), fait le point sur la campagne avant la votation du 13 février et sur les possibles conséquences, pour la démocratie, de médias affaiblis. 

La NZZ a publié deux recommandations de vote: sa rédaction dit «non», son éditeur «oui». Une telle division est-elle inédite?  

Linards Udris: Non, cela avait aussi été le cas avant la votation sur Billag, par exemple (suppression de la redevance télévision et radio, rejetée par 71,6% le 4 mars 2018, ndlr). Il faut d’ailleurs saluer que des rédactions soient indépendantes de leur éditeur et que les deux points de vue soient publiés. La coopérative Project R, qui soutient le magazine en ligne republik.ch, a aussi mené une démarche intéressante du point de vue de la transparence: après avoir expliqué à quel point le paquet d’aides était important pour elle, elle a mené un sondage parmi les abonnés du magazine, qui sont aussi membres de la coopérative (90,6% de près de 5000 personnes ayant répondu sont favorables au projet, ndlr). 

Pourtant, l’aide aux médias numériques n’est qu’une petite part du paquet global.  

Effectivement, l’essentiel est prévu pour l’aide indirecte et pour l’aide à la distribution des médias imprimés. D’un point de vue scientifique, il aurait été du reste plus judicieux de soutenir davantage le domaine web, qui est l’avenir des médias, en plus du nouvel encouragement de 30 millions de francs pour les médias en ligne. Le paquet d’aides prévoit certes un soutien à des projets technologiques – donc à l’infrastructure – dans le volet allant à tous les médias confondus, avec 23 millions supplémentaires contre 5 actuellement.