Main d'œuvre. à Soleure, on forme les «transiteurs énergétiques» de demain

Transition énergétique » A l’heure actuelle, environ 10'000 personnes sont actives dans la branche du solaire. Electriciens, charpentiers, peintres ou encore boulangers, tous ont été formés «sur le tas» à la pose des panneaux solaires sur les toits helvétiques. «Pour répondre aux besoins et soutenir la transition énergétique, il est nécessaire de doubler le nombre de spécialistes d’ici 2030», avertit André Gomes, directeur de la société Helion pour la Suisse romande. Fondée en 2008 à Soleure, l’entreprise de solution énergétique est aujourd’hui établie dans diverses succursales à travers le pays et emploie près de 600 employés. Se présentant comme leader dans le domaine, elle a décidé de ne pas rester les bras croisés face à cette pénurie de main-d’œuvre en inaugurant cet été le Helion TrainingCenter.

C’est dans une halle industrielle de Zuchwil (SO) qu'Helion forme ses «transiteurs énergétiques». Véritable bâtiment dans un bâtiment, le centre de formation se présente sous la forme d’une maison individuelle reconstituée. Avec ses 200 m², il s’agit de l’installation la plus complète de Suisse dédiée aux énergies renouvelables. Au rez-de-chaussée se trouvent différents postes relatifs à l’électromobilité, à la charge bidirectionnelle ou aux pompes à chaleur et sur lesquels les ouvriers peuvent s’entraîner à la pose, au raccordement et à la configuration des différents appareils. Pour le montage de modules solaires, la structure de formation dispose d’un toit incliné et d’un toit plat de 78 m² et 43 m² recouverts de divers types de tuiles. La structure sert également de showroom à l’entreprise.

Sécurité au travail

Depuis son inauguration en juillet, le centre de formation a accueilli plus d’une centaine d’installateurs solaires et une quarantaine d’électriciens, tous issus des effectifs d’Helion. Sur le toit ce jour-là, six collaborateurs, dont quatre Romands rattachés à la succursale yverdonnoise de l’entreprise, suivent une formation continue. Chef technique pour le photovoltaïque, Markus Weissenberger leur présente une innovante échelle de toit. «Vous avez pour habitude de poser le pied ou le genou sur les modules solaires. On a cependant remarqué que cela provoquait des microfissures qui réduisent la durée de vie des modules, explique-t-il. Pour y remédier, on a créé ce prototype d’échelle qui permet de répartir le poids sur l’ensemble de la surface.»

Après avoir testé l’outil en question, les ouvriers quittent l’échafaudage. Au rez, ils sont attendus par Eliane Jaeggi, responsable de la sécurité au travail. Cette dernière s’est donné pour mission de leur «rappeler pour la mille et unième fois comment soulever un objet lourd», avant de leur présenter un système dénommé LaddQuick permettant de fixer fermement une échelle au chéneau d’un bâtiment. «La Suva recense 6000 accidents d’échelle par an en Suisse, dont quinze conduisent à une invalidité et quatre à la mort. Il est très important d’utiliser cet outil, de s’assurer et de ne jamais travailler seul», rappelle-t-elle.