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Suisse

Des chercheurs suisses sur la touche

Aucun Helvète n’a obtenu le Prix Nobel d’économie, la faute à un mauvais timing. Les Américains restent le plus souvent récompensés.

L’année passée, la recherche sur le rôle des banques dans l’apparition des crises financières a été récompensée par le Nobel d’économie. © Keystone

Maude Bonvin

Maude Bonvin

7 octobre 2023 à 21:10

Temps de lecture : 1 min

Science » Le lauréat du Prix Nobel d’économie sera connu lundi. Jusqu’à présent, seules deux femmes ont obtenu une telle récompense. Pour la professeure en économie du développement à l’Université de Fribourg Christelle Dumas, c’est le reflet de la faible représentation des femmes dans l’univers académique. A cela s’ajoute un délai de plusieurs décennies entre la publication des travaux scientifiques et leur couronnement par un Nobel. Or il y a vingt ans, les femmes étaient encore moins présentes dans la recherche. L’âge moyen des lauréats de cette distinction s’élève à 68 ans.

Quant à l’absence de Suisses, la chercheuse émet la même hypothèse: «La forte attractivité des hautes écoles helvétiques est relativement récente».

Selon le professeur d’économie à l’Institut de hautes études internationales et du développement à Genève Cédric Tille, les talents suisses ne manquent pourtant pas tant dans le pays qu’à l’étranger. Et de mentionner Ernst Fehr de l’Université de Zurich. Le binational suisse et autrichien a publié des travaux sur l’altruisme, l’équité, la volonté de coopérer et sur le rôle des incitations financières dans la participation au marché de l’emploi. Il a plusieurs fois été cité comme favori au Nobel.

Cédric Tille relève qu’aucun Helvète n’a par ailleurs obtenu de médaille Clark, autre grand prix dans la recherche en économie qui couronne les scientifiques de moins de 40 ans.

A l’école de Chicago

Le professeur à Genève met aussi en exergue une domination américaine. Par pays, les Etats-Unis arrivent en tête, avec plus de 50 chercheurs récompensés par le Nobel d’économie. Ils sont suivis par le Royaume-Uni et la France. Les universités américaines sont également très productives en matière de publications scientifiques. Près de la moitié des études en économie publiées à l’échelle globale portent par ailleurs sur les Etats-Unis. L’an passé, trois Américains, Ben Bernanke, Douglas Diamond et Philip Dybvig, ont été honorés pour leurs travaux sur le poids des banques dans les crises financières.

Cette hégémonie américaine a fait l’objet de critiques. Un tiers des lauréats sont rattachés à l’école de Chicago d’obédience néolibérale. Pour davantage de mixité, le comité de sélection du prix a été élargi à des non-économistes. Et la distinction peut désormais honorer des chercheurs en sciences politiques, en psychologie ou encore en sociologie dont les découvertes ont un rapport avec le monde économique.

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