A Berne, la Défense fait le ménage
Les services de Viola Amherd songent à éliminer des données importantes sur les avions de combat
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Philippe Boeglin
24 septembre 2021 à 20:29
Armée » La décision est prise, mais le débat est loin d’être terminé. Le Conseil fédéral a choisi fin juin 36 F-35A comme nouveaux avions de combat de l’armée, suivant les désirs de la ministre de la Défense Viola Amherd. Depuis lors, la gauche a lancé une initiative pour stopper l’acquisition, un texte sur lequel le peuple votera. En sus, des acteurs militaires ne cessent de s’interroger: l’appareil américain de Lockheed Martin est connu sur ses terres pour ses coûts d’entretien élevés, alors qu’à Berne, le Département fédéral de la défense (DDPS) lui attribue le meilleur rapport coût-utilité et des frais fixes réduits, loin devant ses trois concurrents (le français Rafale, l’européo-allemand Eurofighter et l’américain Super Hornet).
Le Contrôle fédéral des finances doit encore se pencher sur le dossier, et le parlement valider dès l’année prochaine les crédits de ce projet totalisant 15,5 milliards sur 30 ans, achat et exploitation compris. A cette fin, ces instances doivent pouvoir consulter les informations essentielles. Or, selon nos informations, les services de Viola Amherd songent à extraire du dossier des données appartenant aux trois concurrents défaits: l’Office fédéral de l’armement (Armasuisse) leur propose soit de leur rendre ces données, soit de les détruire.
Informations perdues
De quoi engendrer de l’inquiétude ou de l’énervement. Car ces informations ne seront plus disponibles, qu’elles soient effacées ou redonnées. Si elles sont remises aux constructeurs, elles ne pourront être réellement utilisées par le Contrôle fédéral des finances, ou les organes du parlement: quelle garantie auraient-ils que les fabricants perdants n’aient pas entre-temps modifié les documents?
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