Une surprise, mais pas tout à fait
Le FC Bulle a pris la décision de ne pas renouveler le contrat de son entraîneur Lucien Dénervaud
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Gilles Liard
27 avril 2023 à 04:01
Promotion League » Surprise pour les uns, logique inéluctable pour d’autres. A l’heure des choix drastiques, nombreux sont les spécialistes et supporters à enfiler le costume de dirigeant ou le training d’entraîneur. Toujours est-il que la décision est tombée hier, sur le coup de 16 heures: le contrat de Lucien Dénervaud, entraîneur du FC Bulle depuis l’été 2020, ne sera pas renouvelé. Ainsi en ont décidé les dirigeants de Bouleyres, malgré que le club phare du canton ait rempli son objectif, le maintien. Et ce, sept rondes avant la fin du championnat.
Atteint hier en fin d’après-midi, Lucien Dénervaud ne cachait pas sa (mauvaise) surprise, lui qui avait appris la nouvelle 48 heures plus tôt de la bouche du directoire bullois: «Je suis très déçu. En début de saison, on m’avait demandé des objectifs. Ils sont atteints.» Les motifs avancés par son employeur ne lui paraissent guère plausibles, mais il s’en accommode: «Si un club d’une ligue supérieure m’avait contacté, il aurait été difficile de me retenir, m’ont-ils avancé.»
Il faut savoir que le technicien suit actuellement le cours de Swiss Olympic pour obtenir le brevet d’entraîneur professionnel. «Peut-être ont-ils eu peur que le temps consacré à ma formation le soit au détriment de mon investissement pour l’équipe?» Interrogation sans réponse.
Sur le marché
Après avoir fourbi ses armes de technicien à Gumefens/Sorens en 2e ligue, puis à La Tour/Le Pâquier en 2e ligue inter, Lucien Dénervaud avait pris en main la destinée du FC Bulle. Avec lequel il a fêté une retentissante ascension en Promotion League en juin passé.
Fort de ce palmarès qui l’a mené au sommet de la pyramide cantonale, l’ancien joueur pro de bientôt 37 ans n’entend pas s’émouvoir sur son sort. Convaincu qu’il pourra exercer sa passion bien au-delà des cinq matches qu’il lui reste à la tête du pensionnaire gruérien: «Je vais prendre du recul. Bien qu’on soit déjà à fin avril et que la plupart des clubs aient déjà leur staff pour la saison prochaine, j’étudierai les offres éventuelles. Et si une présente un projet intéressant, je prendrai le temps de la réflexion.»
A Noël déjà
A l’heure de motiver cette décision, Steve Guillod se garde de tout faux-fuyant. Il tient à préciser que son départ de la présidence du FC Bulle (La Liberté du 20 avril) n’a rien à voir avec celui de Lucien Dénervaud: «A Noël déjà, le comité s’était posé la question. L’équipe sortait d’une phase de cinq matches, trois points, puis de onze matches, huit points ce printemps, après la défaite à Carouge. Nous nous sommes alors interrogés sur le répondant des joueurs. Nous craignions que le renouvellement du contrat de Lucien ne constitue un oreiller de paresse pour eux. Qui plus est à l’amorce d’une deuxième saison dans une nouvelle ligue qu’on annonce généralement plus difficile», justifie celui qui coiffe les casquettes de coprésident et de directeur technique.
Le dirigeant bullois n’excluait pas non plus un appel du pied de l’extérieur, vu l’ambition avouable de Lucien Dénervaud: «Nous avons vécu deux démissions d’entraîneur juste avant le début du championnat et à l’amorce du second tour (Cédric Mora, parti à Team Vaud, et le retrait de Pierre-Alain Suard, ndlr). Il avait fallu parer au plus pressé. Nous avons mis ces deux aspects, répondant des joueurs et risque de départ, en relief.»
Pas dupe, Steve Guillod sait que, pour beaucoup, cette séparation paraît difficilement compréhensible. Qui plus est après les dix unités thésaurisées lors des cinq dernières rencontres. «Mais, lance-t-il en guise de conclusion, j’espère que c’est le bon choix».
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