Sensibiliser les jeunes athlètes à la maltraitance
Parler de la maltraitance dans le sport: une expérience pilote a été menée dans le cadre des JOJ
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28 janvier 2020 à 16:57
Santé » L’expérience s’est déroulée durant les Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) à Lausanne en ce mois de janvier. Pendant deux semaines et demie, plus d’une vingtaine de spécialistes ont sensibilisé les jeunes athlètes à la maltraitance dans un espace du Vortex (le village olympique) consacré à cette thématique. Pour ce faire, ils ont utilisé cinq extraits de films d’une minute (par exemple Million Dollar Baby de Clint Eastwood), puis posé trois questions (Comment tu te sens? Est-ce que tu trouves que c’est acceptable? Est-ce que tu ferais quelque chose ou pas?) à l’athlète qui avait un curseur à déplacer de 0 à 100. Ensuite, le but était d’engager la discussion. Sarah Depallens (42 ans), responsable de l’opération et pédiatre au CHUV, revient sur cette première.
Quelle affluence avez-vous recensée pour cette première?
Sarah Depallens: Nous avons accueilli entre 200 et 300 jeunes athlètes (sur 1872 participants, ndlr). La surprise est venue de la participation de très nombreux (environ 200) encadrants de sportifs (coach, physio, etc.). Ceux-ci sont parfois témoins de souffrances. C’est très important qu’ils puissent être sensibilisés aussi, et surtout qu’ils puissent en parler.
Avant le dépouillement de toutes les données, quelle est votre impression?
Extrêmement positive. 250 athlètes d’élite qui ont donné leur avis dans notre cabine: c’est du jamais-vu. Nous aimerions être présents aux prochains Jeux de la jeunesse de Dakar en 2022. La délégation des Jeux olympiques d’été de Paris en 2024 s’est également montrée très intéressée.
Quel est l’objectif d’une telle démarche?
Que la parole s’ouvre, que les choses se disent et que les personnes ne restent pas enfermées dans leur silence. Sur la base des discussions, nous pouvons orienter, essayer d’en savoir plus et ensuite soutenir les personnes concernées par la maltraitance et les aider à en parler. Que les gens puissent réfléchir à ce qui leur arrive, trouver des outils, se reconstruire et surtout ne pas reproduire la maltraitance.
« La maltraitance est psychologique, physique, sexuelle et par négligence »
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