L’horreur et l’inéluctable

Ce triste pantin, Poutine, dans les doigts réunis de feu Lénine et Staline, avec un tsar de pacotille qui rit, dissimulé derrière le rideau de scène, c’est avec lui et personne d’autre qu’il faudra inventer «la paix» sur le territoire d’une Ukraine de mieux en mieux dévastée… Mais comment? Beaucoup de pieux commentateurs se satisfont d’ajouter à ce constat d’impuissance. La force destructrice est celle du tyran, mais peut-on seulement dire: pour l’instant?

On comprend bien que les Ukrainiens – par le biais de leur combat, ils justifient la profondeur de la liberté des peuples, l’intérêt de l’Etat de droit, garant des libertés publiques – se battent supérieurement, exaltés comme ils le sont, on comprend qu’ils ne veuillent rien céder du territoire national, républiques autoproclamées du Donbass et Crimée comprises.

Cependant les Européens doivent-ils les suivre, et jusqu’où? Une guerre de cette nature frôle le suicide collectif. Peut-on croire que la «paix» viendra d’elle-même? Et nous, accepterons-nous de payer longuement le prix de la liberté de ce peuple aux abois? Si du moins l’Europe pouvait se montrer à la fois plus déterminée, au moyen de ses sanctions, de ses livraisons d’armes, et plus ferme dans son exigence d’un arrêt des combats avant que ne s’ouvre une négociation directe, inéluctable.

Qui certes ne signifiera pas un instant le triomphe de Poutine sur les «néonazis», encore moins la «paix» avant, disons, un siècle. L’honneur sera toujours définitivement du côté des Ukrainiens, et ceci, qu’une partie de leur territoire soit (pour un temps) occupée ou non.

Pierre Voélin, Fribourg