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Grand Conseil. «La situation dans de nombreuses familles paysannes devient précaire»

Le Grand Conseil s’est prononcé en faveur d’une résolution de soutien à la révolte paysanne ce jeudi. Une des revendications listées a suscité un débat émotionnel sur l’opposition ou la proximité de l’agriculture et de l’écologie.

La politique cantonale veut mettre un terme aux pressions grandissantes sur le secteur agricole. © Jean-Baptiste Morel

Rémi Alt

Rémi Alt

8 février 2024 à 20:10

Temps de lecture : 1 min

La révolte paysanne du canton de Fribourg peut s’appuyer sur un soutien politique. Les députés du Grand Conseil, après des discussions engagées, ont accepté une résolution demandant un soutien à la révolte paysanne ainsi qu’aux revendications des agriculteurs, portées par l’Union suisse des paysans et l’Union des paysans fribourgeois.

Concrètement, l’objet parlementaire demande entre autres une meilleure reconnaissance des rôles de l’agriculture, une augmentation des prix payés aux producteurs de 5 à 10%, ou encore une bureaucratie simplifiée. «La situation dans de nombreuses familles paysannes devient précaire», soutient Dominique Zamofing (centre, Posieux), coauteur de la résolution avec l’UDC Eric Barras (Châtel-sur-Montsalvens). Et Ivan Thévoz (udc, Russy) d’imager: «L’agriculture est comme la base d’un château de cartes, sur lequel on ajoute chaque jour de nouveaux éléments pour bâtir la société. Malgré les signes de faiblesse et les avertissements, la construction reprend systématiquement, au son du capitalisme. Cette construction est vouée à s’effondrer au vu du mépris envers ses fondations, qui seront les seules rescapées une fois le château détruit.»

Agriculture et écologie

Mais une des réclamations listées dans la résolution a provoqué un sursaut au sein de l’hémicycle: «Moins d’écologie absurde qui sacrifie la production agricole». Par cette demande, les deux dépositaires ainsi que les 37 signataires se plaignent de certaines mesures écologiques imposées aux paysans et de leurs répercussions, qui ont d’après eux pour conséquence directe l’importation de grandes quantités de produits agricoles depuis l’étranger. «Cela a également des impacts environnementaux inutiles», souligne le texte.

Un point de vue qui n’a pas manqué de faire réagir les Verts, notamment par la voix de Daphné Roulin (Torny-le-Grand), apprentie dans le domaine agricole en formation à Grangeneuve. «Nous sommes conscients qu’il y a un réel décalage entre les directives agricoles, les attentes des consommateurs et la réalité du monde rural. Mais si nous voulons pouvoir avancer aujourd’hui, il est primordial de ne pas opposer l’agriculture et l’écologie.» Même réticence quant à la formulation de cette revendication du côté du Parti socialiste: «Dans d’autres cas similaires, nous aurions refusé cet objet à cause de cela», avertit au nom du parti David Bonny (Prez-vers-Noréaz). «Nous soutenons cette résolution, mais pas ce paragraphe maladroitement mentionné. Une part d’écologie est nécessaire.»

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