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Canton

Une navette futuriste à Fribourg

Le premier concept de véhicule piloté à distance de Suisse est testé sur le site de Bluefactory

Un opérateur basé dans les étages de la Halle bleue pilote à distance le véhicule qui circule sur le site de Bluefactory.

Thibaud Guisan

Thibaud Guisan

18 mai 2021 à 22:10

Temps de lecture : 1 min

Transport » La scène paraît surréaliste. Un véhicule vide roule sur le site de Bluefactory, à Fribourg. L’explication se trouve dans les étages de la Halle bleue. C’est là que se trouve l’opérateur qui commande l’engin à distance. Face à lui, quatre écrans d’ordinateur, un volant et un système de pédaliers, qui lui permettent de conduire la navette sans y prendre place.


Ce premier concept de véhicule piloté à distance de Suisse a été dévoilé ce mardi lors d’une conférence de presse. La technologie a été développée dans le cadre d’un projet collaboratif d’envergure nationale, lancé en juin 2020, qui réunit notamment la Haute Ecole d’ingénierie et d’architecture de Fribourg, la Haute Ecole de gestion de Fribourg, l’Université de Fribourg, les Transports publics fribourgeois (TPF), les CFF, Carpostal et CertX, une entreprise active dans la certification basée au Marly Innovation Center.

Appui du canton

65%

du projet est financé par le canton

Doté d’un budget de 200’000 à 300’000 francs, le projet est financé à hauteur de 65% par le canton de Fribourg dans le cadre d’un projet de Nouvelle politique régionale, destinée à stimuler l’innovation. «Les défis sont techniques, juridiques et sociétaux», résume Oliver Nahon, coordinateur du projet.

A ce jour, quatorze véhicules automatisés sont en circulation en Suisse, dont les deux navettes exploitées par les TPF à Marly. Pour des raisons juridiques, un opérateur doit être constamment présent dans chacun de ces véhicules. L’objectif du projet développé à Fribourg est de permettre à une personne de piloter à distance plusieurs navettes, d’intervenir en cas de dysfonctionnement et de s’adresser aux passagers lors d’un arrêt imprévu. «Les navettes automatisées offrent de nouveaux services de mobilité, par exemple à la demande. Elles sont intéressantes pour assurer la desserte de zones rurales et peuvent contribuer à réduire la possession de véhicules privés. Par contre, avec un superviseur dans chaque véhicule, ce n’est pas viable économiquement», relève Oliver Nahon.

La nécessité d’un opérateur n’est toutefois pas remise en cause. Il faut dire qu’en raison des perturbations provoquées par l’environnement (neige, feuilles mortes, etc.) et des pertes de signaux GPS, les véhicules ont aujourd’hui un niveau d’autonomie de 85%. Ensuite, la Convention de Vienne, ratifiée en 1968, et les normes fédérales en vigueur stipulent qu’un véhicule ne peut circuler sans un chauffeur à bord. Dans un premier temps, l’Office fédéral des routes (OFROU) devra donner son feu vert pour que des tests de véhicules téléopérés puissent avoir lieu en Suisse. «Un consortium a été créé pour faire une demande d’autorisation à l’OFROU», explique Oliver Nahon, qui ne se risque pas à avancer une date pour la mise en service d’un premier véhicule téléopéré transportant des passagers en Suisse sur la voie publique.

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