Sensibiliser contre le racisme

Fribourg » Tous les ans, la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale a lieu le 21 mars. C’est précisément la date qu’a choisie le canton de Fribourg pour marquer le début de sa Semaine d’actions contre le racisme. Du 21 au 31 mars, une trentaine d’événements seront proposés par plusieurs acteurs. Cette semaine dédiée aux échanges autour des discriminations raciales est organisée chaque année depuis 2012 à Fribourg par le Bureau de l’intégration des migrants et de la prévention du racisme (IMR).

Pour cette 8e édition, l’IMR a retenu le thème des frontières. Pour Lisa Wyss, coordinatrice de la semaine fribourgeoise contre le racisme, le thème des frontières est un thème large qui permet d’être empoigné par les partenaires de différentes manières. Elle précise: «On sait que les migrants traversent beaucoup de frontières, mais ce thème n’englobe pas les seules frontières géographiques. Il y a aussi des frontières mentales. Nous faisons des distinctions de manière inconsciente à propos de certaines catégories de la population selon leur origine, leur couleur de peau, leur religion, leur langue, leur mode de vie ou encore leur lieu de naissance.»

Ces distinctions se traduisent par des difficultés au quotidien pour ces personnes, qui ne sont d’ailleurs pas que des étrangers. Trouver un logement ou un emploi se révèle être une tâche autrement plus ardue.

Plus de partenaires

Lisa Wyss se félicite du nombre plus élevé de partenaires cette année: de 8 en 2018, ils sont une vingtaine pour cette nouvelle édition. Parmi les nouveaux venus, on compte notamment le FIFF, Radio Fribourg, la commune de Villars-sur-Glâne ou encore la Croix-Rouge fribourgeoise. Pour Giuseppina Greco, déléguée à l’IMR, «il est important d’avoir des partenaires locaux, présents sur le terrain, qui sont à même de relayer ces messages de prévention contre le racisme».

C’est le cas de la commune de Bulle, qui a mis sur pied cinq événements pour sa deuxième participation à la Semaine d’actions contre le racisme. Sophie Cattin, déléguée à l’intégration de la ville, s’enthousiasme: «A Bulle, on veut développer le vivre-ensemble. C’est pour cela qu’on s’inscrit aussi dans la démarche «Communes sympas», qu’on a pris l’habitude d’appeler «Bulle sympa», pour favoriser la rencontre avec l’autre.» Le chef-lieu gruérien est l’une des sept communes fribourgeoises à mettre en œuvre le projet «Communes sympas» visant à promouvoir l’égalité des chances, favoriser la participation citoyenne et améliorer la qualité de vie au niveau local.

Au total, 40 000 francs ont été alloués au financement de la Semaine d’actions contre le racisme, avance Maurice Ropraz, conseiller d’Etat chargé de la Direction de la sécurité et de la justice. Le programme est varié: actions dans l’espace public, expositions, témoignages, projections, débats et conférences, ateliers de sensibilisation, visites guidées Sur les traces du colonialisme à Fribourg mais aussi spectacle humoristique, concert et cours de danse. Des événements sont plus spécifiquement dédiés aux enfants. Le programme complet est disponible sur le site de l’Etat de Fribourg.

Un programme cantonal

La Semaine d’actions contre le racisme s’inscrit dans le cadre du Programme d’intégration cantonal 2018-2021 (PIC 2018-2021), élaboré avec la Confédération, qui vise à favoriser l’intégration des personnes étrangères au sein du canton et à lutter contre les discriminations.

Le canton de Fribourg a connu une progression démographique importante depuis les années 2000, gagnant 80 000 habitants. La population étrangère établie dans le canton est quant à elle passée de 33 000 en 2000 à 73 000 aujourd’hui. Des chiffres qui permettent à Maurice Ropraz de souligner la nécessité du maintien du vivre-ensemble, pour lequel le PIC 2018-2021 constitue un «instrument majeur».

Si le premier PIC 2014-2017 a permis la mise en place du service «Se respecter» par le département Fribourg de Caritas Suisse sur mandat du canton, proposant des conseils individualisés pour les victimes ou les témoins de discriminations raciales; le PIC 2 souhaite impliquer davantage divers partenaires associatifs ou institutionnels et toucher un public plus élargi. Avec sa semaine contre le racisme, la mission est réussie concernant le nombre de partenaires. Pour l’implication du public, il faudra attendre le 21 mars.