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Pharma. Idorsia sacrifie l'aprocitentan et prévoit de nouvelles coupes

Le laboratoire rhénan Idorsia est entré en négociations exclusives sur les droits mondiaux de son traitement de l'hypertension résistante aprocitentan, homologué aux Etats-Unis sous la marque Tryvio et Jeraygo sur le Vieux continent.

La prime d'exclusivité de 35 millions de dollars convenue à cet effet doit permettre à la société en délicatesse avec ses liquidités de couvrir ses obligations financières jusqu'à l'année prochaine. De nouvelles coupes drastiques dans les effectifs sont par ailleurs envisagéesKEYSTONE/GEORGIOS KEFALAS

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ATS et AWP

Aujourd’hui à 11:03, mis à jour à 11:08

Temps de lecture : 3 min

La prime d'exclusivité de 35 millions de dollars convenue à cet effet doit permettre à la société en délicatesse avec ses liquidités de couvrir ses obligations financières jusqu'à l'année prochaine. De nouvelles coupes drastiques dans les effectifs sont par ailleurs envisagées, indique-t-on.

Le cas échéant, l'accord devrait aussi comprendre les usuels paiement initial, versements d'étapes et commissions sur les ventes, précise un communiqué diffusé mercredi. Les pourparlers portent en outre aussi sur un transfert d'employés d'Idorsia travaillant sur l'aprocitentan. La firme d'Allschwil espère signer un accord avant la fin de l'année en cours et finaliser la transaction au début de la suivante.

Une cession des droits sur ce traitement dument approuvé ne constituerait toutefois qu'une étape sur la voie du redressement de l'entreprise. "Nous déployons par ailleurs des initiatives de réduction des coûts et un programme de restructuration de notre dette," indique le directeur général (CEO) André Muller, cité dans la publication.

Nouvelles coupes en vue

La direction a d'ores et déjà lancé un processus de consultation sur un nouveau plan de réduction des effectifs, à hauteur de 270 postes dans les domaines de la recherche et développement, ainsi que dans des fonctions de soutien. Départs naturels, retraites anticipées et transferts vers un repreneur de l'aprocitentan devraient amoindrir le nombre de licenciements à prononcer.

La gestion des coûts passera également par une réduction du nombre de projets en cours de développement actif et de nouvelles cessions de droits.

En proie à des soucis de financement depuis désormais deux ans, Idorsia a déjà vendu un bâtiment de recherche à l'automne 2022 pour 164 millions de francs, ses activités en Asie-Pacifique à l'été 2023 pour 400 millions, ou encore les droits de développement et de commercialisation du sélatogrel, développé dans le domaine cardiaque, ainsi que du cénérimod, contre le lupus érythémateux systémique en début d'année pour 350 millions de dollars.

Déjà 475 postes supprimés

Un premier volet de restructuration annoncé en juillet 2023 impliquait la suppression de 475 postes au siège d'Allschwil, sur un effectif alors de 1300 salariés. Idorsia a en outre obtenu début mai 2024 auprès de ses créanciers une révision des conditions pour un emprunt convertible de 200 millions de francs, repoussant l'échéance à mi-janvier 2025 et rabotant le prix de conversion.

Fondateur, administrateur et alors directeur général (CEO) de la société, Jean-Paul Clozel avait mis la main à poche dès juin 2023, octroyant un prêt-relais de 75 millions de francs.

Notant que la prime d'exclusivité doit permettre à Idorsia de survivre à l'année qui s'achève, Stefan Schneider constate que l'horizon n'est pas pour autant débouché. Le produit d'une cession des droits sur l'aprocitentan retournera en grande partie à Janssen, qui avait cédé lesdits droits à Idorsia en septembre 2023.

S'il apprécie les efforts de réduction des coûts et de restructuration de la dette, l'analyste Vontobel peine toujours à identifier de futures sources de revenus et préfère s'abstenir de toute recommandation sur le titre de la société.

A 09h49, la nominative Idorsia rebondissait de 11% à 84,5 centimes, un niveau bien éloigné des plus de 20 francs affichés par le titre début 2022.