Restaurant recherche personnel de suite
Serveurs et cuisiniers manquent dans la restauration où les conditions de travail sont contraignantes
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Stéphanie Schroeter, Stéphanie Buchs et Claire Pasquier
12 juillet 2022 à 22:38
Restauration » «Urgent – recherche serveur avec expérience.» On les voit se multiplier sur les réseaux sociaux ou les devantures des restaurants. Ici et là, les patrons d’établissements publics du canton sont activement à la recherche de personnel de salle ou en cuisine. Entrée en service: de suite.
«C’est la catastrophe. En treize ans, je n’avais jamais vu ça», pointe Carlos Pena, gérant de la Potinière, à Bulle. Lui aimerait engager trois étudiants et une personne fixe depuis déjà plusieurs mois. «Avant, le bouche-à-oreille suffisait. Là, c’est la deuxième annonce que je colle sur la vitrine en quelques mois, en plus des partages sur les réseaux sociaux, sans succès.» Au Café de la Gare, à Bulle, Stéphane Lambert constate: «Il y a cinq ans, je recevais un CV spontané par jour. Désormais, c’est à peine un par mois.» Sa consœur Joulia Klimenko, patronne du Saint-Georges, à Gruyères, en a même fait des cauchemars. «J’ai ramé depuis le mois de janvier pour réussir à monter une équipe solide pour la haute saison.»
Extras, une espèce rare
Avec la relâche estivale, d’aucuns ont de la difficulté à trouver des étudiants en extra. «Même eux ne viennent plus chercher de travail! J’imagine qu’ils profitent de retourner faire des vacances», avance Julien Bützberger, patron de la Gypsera, au Lac-Noir. Selon Elisabeth Yerly, patronne du Gruyérien, à Morlon, la pénurie de personnel est cependant récurrente. «On engage au printemps, et puis il y a toujours des personnes qui arrêtent à la veille de l’été. L’appel des vacances?»
«C’est la catastrophe. En treize ans, je n’avais jamais vu ça»
Carlos Pena
Pour recruter du personnel, Stéphane Lambert est passé par l’ORP, mais aussi par une boîte de placement. Tenancier du restaurant L’Unique, à La Roche, Mathieu Morel a publié une annonce, payante, sur un site dédié à la restauration et touchant des professionnels de toute l’Europe. «Il y a beaucoup de candidatures françaises. Les conditions de travail, les horaires ne sont pas toujours faciles. Sans compter la convention collective de travail qui ne propose pas de salaires attractifs. Il faut vraiment avoir le feu sacré pour le faire.» La pandémie aurait encore aggravé le phénomène. Stéphane Lambert image: «Les gens du métier ont découvert les repas en famille et les balades à vélo le week-end.» Les fermetures à répétition ces deux dernières années ont pu faire fuir les plus frileux.
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