Profession recycleur. l'écologie appliquée
Méconnue, la formation de recycleur touche des thèmes d’actualité
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30 janvier 2023 à 23:04
Forum des métiers Start! – Formation » «Ces métiers du recyclage sont passionnants et offrent de nombreux débouchés», souligne d’entrée Jérôme Pürro. Le Fribourgeois est formateur et responsable des apprentis pour le groupe Bühlmann Recycling.
Egalement actif au sein de R-Suisse (association pour la profession de recycleur CFC basée à Zurich), Jérôme Pürro fait le pont avec les écoles romandes, en qualité d’enseignant et d’expert. Le groupe qui l’emploie, ainsi que trois autres entreprises formatrices pour le recyclage en Suisse romande, seront présents au Forum des métiers Start! 2023. Le but de cette action? Faire découvrir aux jeunes les secrets et richesses de la profession, ainsi que les spécificités de ces quatre entreprises, expose-t-il.
130 employés
En l’occurrence, Thommen à Givisiez recycle surtout le fer et les métaux. Récupération RG à Sévaz, le fer, les métaux et tous les déchets issus de la déchetterie communale voisine. Haldimann à Montilier œuvre dans les déchets de chantier tels que minéraux, bois, papier, cartons et déchets verts. Les minéraux sont revalorisés pour la construction, en gravats, béton et bitume; les déchets verts transformés en méthane ou compost et le bois, en aggloméré.
Enfin, Bühlmann traite de tous types de déchets depuis le fer et les métaux jusqu’aux plastiques et au bois. «Ceux-ci sont revalorisés comme matière première secondaire, détaille Jérôme Pürro. L’entreprise possède trois sites formateurs à Lyss, Villars-les-Moines et Cressier, totalisant près de 130 employés, dont 4 recycleurs formés seulement.»
En effet, les apprentis sont rares: «Nous peinons à en trouver. En moyenne, nous n’en comptons que 5 à 10 par an, qui sortent de la formation de trois ans pour le CFC de recycleur, dispensée pour la Romandie à l’Ecole professionnelle basée à Fribourg. L’an passé, je n’en ai eu qu’un seul pour toute la Suisse romande! Et nous ne sommes qu’une centaine à être formés en Suisse Romande», pointe-t-il.
Comment expliquer ce fait? Notamment par l’image trop souvent négative dont souffre encore la profession: «Le terme de «déchets» notamment peut effrayer. Il serait plus juste de parler de revalorisation de la matière première, car c’est bien de cela qu’il s’agit. Car au-delà du terme, ces métiers sont au cœur des questions écologiques, autour de la protection de l’environnement et de l’économie d’énergie notamment. C’est une économie circulaire: on épargne des ressources. Et ce sont là, je crois, des thèmes qui parlent aux jeunes» estime Jérôme Pürro.
Le formateur poursuit: «Dans ce Forum, nous allons montrer comment se déroule le recyclage, quelles machines nous utilisons pour fabriquer des matières premières secondaires, et présenter les produits finis qui vont être remis sur le marché. Il s’agit aussi de souligner les multiples débouchés qu’offre la profession! La formation donne l’occasion de se familiariser rapidement avec différentes machines et de passer plusieurs permis. Lorsque l’employé sort de la filière recyclage, il a ainsi de nombreuses perspectives. Ce métier est récent, à peine une vingtaine d’années, mais il peut mener rapidement vers d’importantes responsabilités. Beaucoup de nos anciens apprentis occupent aujourd’hui des postes importants, notamment dans la direction.»
Cursus bilingue
Mais avant cela, à quoi doit s’attendre un apprenti au cours de sa formation? «Sur le plan pratique, il est important que la personne aime travailler dehors. Qu’elle apprécie le contact avec les clients, ainsi que le changement quotidien. Et qu’elle n’ait pas peur de se salir les mains; mais je souligne que dans ce cas, la «saleté» ne provient pas des ordures, mais des déchets pour le recyclage et la valorisation des matières premières secondaires! Un candidat à l’apprentissage doit aussi aimer les machines, d’autant que durant cette période, il peut passer de nombreux permis de conduire.»
Et de relever un autre atout de la formation à Fribourg: trois entreprises sur les quatre étant bilingues, la formation peut être suivie dans les deux langues.
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