«Le centre n’est pas à l’abandon»
Fermé en 2020, le centre de santé La Pierre Blanche, à Estavayer, cherche toujours un repreneur
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Chantal Rouleau
23 mars 2023 à 02:01
Broye » Le site de La Corbière, à Estavayer-le-Lac, attend toujours pour reprendre vie. Fermé en 2020 après un important agrandissement et une inauguration en grande pompe en mai 2019, le centre de santé La Pierre Blanche est toujours à la recherche d’un acquéreur. André Marchandise, président des sociétés propriétaires du site et actionnaire majoritaire, qui préfère normalement rester discret, a accepté de donner à La Liberté sa vision de l’avenir tout en expliquant les démarches entreprises depuis près de trois ans pour trouver un acquéreur.
Le site est fermé depuis trois ans. Pourquoi?
André Marchandise: Le 15 mars 2020, nous avons dû fermer à cause du Covid, parce que nous n’avions pas le statut hospitalier. Nous avons été contactés peu après par un groupe intéressé à nous racheter. Nous ne savions alors pas combien de temps nous devrions rester fermés, et l’horizon était très noir. Quelques mois plus tard, le conseil d’administration que je préside a décidé de tirer la prise et de vendre à cette société. Un accord a été signé, mais la société a joué un double jeu et la vente ne s’est jamais réalisée. Jusqu’au 15 février 2023, nous avons négocié pour avoir des indemnités pour tout ce temps perdu. Comme nous n’arrivions pas à trouver d’accord, nous avons décidé de porter plainte. Ce sera à la justice de trancher.
Combien demandez-vous en indemnités?
Les négociations portaient sur deux millions de francs. Maintenant, nous allons demander des dommages et intérêts. J’estime que nous avons perdu des millions dans cette affaire.
Le site est-il demeuré entretenu tout ce temps?
Oui. Le responsable du service technique s’occupe de la surveillance et de la maintenance. Le directeur est également toujours là. La cuisine est prête à être exploitée et le parc est entretenu. Il n’y a qu’à poser ses valises pour pouvoir redémarrer. Le centre n’est pas laissé à l’abandon.
Pourquoi est-ce donc si difficile de trouver un repreneur?
Vendre une maison d’assez grande taille peut prendre environ 6 à 18 mois. Ici, on parle d’une clinique, d’un pavillon, d’un accès au lac, d’un château. Ce n’est pas une savonnette! Outre ce racheteur qui nous a fait perdre du temps, le Covid a ralenti l’économie et refroidi les investisseurs. Mais les repreneurs sont là. Différents dossiers sont à l’étude et l’un d’entre eux devrait aboutir d’ici l’été 2023, le début 2024. J’ai la certitude que le lieu va revivre.
Qui sont ces éventuels repreneurs?
Il y a une équipe fribourgeoise intéressée à développer la prise en charge de patients souffrant de troubles de civilisation, par exemple le stress et le burn-out. Un autre investisseur potentiel travaille dans le domaine de la rémission des sportifs. Nous avons également des contacts avec des sociétés œuvrant dans les domaines de la lutte contre la dépression ou encore de l’esthétique. Un bel avenir se profile.
Avez-vous défini certains critères pour choisir le repreneur?
Nous souhaitons qu’il soit lié au monde de la santé, de la réhabilitation. C’est aussi important que l’offre soit correcte et que le groupe soit sérieux. Nous n’avons pas envie d’une deuxième fermeture.
Quel est le prix de vente?
Je ne donne pas de montant. Cela dépendra des discussions avec les éventuels repreneurs. Je peux dire en revanche que ce sera en dessous du prix de revient. En comptant l’acquisition des anciens bâtiments du centre de santé de La Corbière, le château et les travaux d’agrandissement, l’investissement s’élève à 40 millions de francs. Ce n’est pas le prix qui sera demandé.
Pourquoi avoir tant investi dans ce site?
J’étais motivé à investir dans la médecine intégrative à cause de ce que j’ai vécu à titre personnel. Habitant en Suisse, sur la Côte, j’ai entendu parler de ce site exceptionnel, prometteur. Mais il n’y avait peut-être pas la clientèle pour le projet que l’on avait imaginé.
Avez-vous d’autres projets?
J’ai 75 ans, et j’ai envie de vivre ma vie de grand-père. J’ai commencé le projet de La Pierre Blanche à 65 ans et depuis, je vois les choses différemment. Il faut savoir tourner la page.
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