Ils quittent le bureau pour cultiver un lopin dans la campagne fribourgeoise
Les travailleurs sont de plus en plus nombreux à être séduits par un retour à la terre
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Charles Grandjean
27 juillet 2023 à 01:12
Agriculture » Voilà trois ans que Xavier Treyvaud a quitté son confortable emploi dans la banque, dans la Cité de Calvin. Depuis ce printemps, ce Genevois fait pousser fruits et légumes, et élève des poules pondeuses à Promasens, où lui et sa famille se sont installés. «Je ne me sens pas légitime, tant que je n’ai pas démontré que mon entreprise est solide et durable», prévient d’emblée le fondateur de l’exploitation agroécologique La Mirabelle et la bette.
Comme lui, ils sont de plus en plus nombreux à bifurquer pour cultiver la terre. Entre aspirations, contraintes administratives et souci de viabilité, le sillon n’est pas aisé à tracer.
«Le projet est réfléchi depuis un certain nombre d’années. Nous avons établi des budgets, des plans et des réserves», indique l’ancien col blanc. «Quand on n’est pas agriculteur, on ne peut pas acheter du terrain. L’objectif avec ma femme a donc été de trouver un coin qu’un propriétaire nous aurait mis à disposition.» A Promasens, il a trouvé la perle rare: une surface louée d’un hectare. «Pour l’instant, je suis seul dans l’entreprise, mais c’est un travail de groupe.»
Du sens à son travail
Ce travail de groupe, les Glânois Nicolas Pittet et Alberto Silva, deux copains de longue date, le réalisent sur 2000 m2 du domaine Au Lopin, à Villaranon. «Ma femme et moi avions acheté la ferme avec ce terrain, il y a une dizaine d’années», explique Nicolas Pittet. Si cet informaticien est parvenu à obtenir le terrain agricole attenant à la ferme désassujettie, c’était en justifiant la détention de leurs chevaux. Il concède: «Je ne sais pas si on se serait lancé dans l’aventure du maraîchage, sans cette infrastructure.»
Le projet a germé chez ce jardinier amateur, alors qu’il ne trouvait plus de sens dans son travail «trop virtuel». «En travaillant pour l’industrie du luxe, je me suis questionné sur les problèmes éthiques», poursuit cet informaticien, évoquant ses réflexions sur la gestion des déchets ou l’importance de la consommation locale. Autant de questionnements partagés par Alberto Silva, sociologue, qui ne se retrouvait plus dans le monde académique où il réalisait une thèse de doctorat.
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