Groupe E. favoriser la production propre pour stabiliser les prix
Groupe E dévoile ses tarifs d’électricité pour l’an prochain. Le fournisseur peut limiter la hausse
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Stéphane Sanchez
1 septembre 2022 à 04:01
Energie » La facture d’électricité en 2023 sera douloureuse, mais moins qu’imaginé. Alors que Romande Energie annonce une hausse «historique» de ses tarifs de 49% en 2023 –, Groupe E communiquait hier une hausse «atténuée». Ses clients paieront en moyenne 19,4% de plus qu’en 2022 pour leur électricité, soit une hausse moyenne de 3,97 centimes par kWh. Selon le distributeur fribourgeois, cela représente un surcoût de 14,90 francs par mois pour un ménage moyen consommant 4500 kWh par année. Sur le portail client de Groupe E, un calculateur permet de mesurer l’évolution.
Les entreprises ne sont pas épargnées: la hausse pour les gros clients qui consomment plus de 100 MWh par an «s’élève en moyenne à 22,7%, selon leur produit électricité. Celle pour les clients captifs (ils sont environ 200 000, ndlr) est de 19,2% en moyenne. La moyenne des moyennes donne les 19,4% annoncés», précise Yves-Laurent Blanc, porte-parole de Groupe E.
Les marchés s’envolent
14,90
francs par mois de surcoût pour un ménage moyen consommant 4500 kWh par année
Cette augmentation s’explique par l’évolution des marchés: «Aujourd’hui, le prix du kWh tourne autour des 60 centimes. C’est six fois plus qu’il y a une année. Mais les variations peuvent être très fortes d’un jour (voire d’une heure) à l’autre. La semaine dernière par exemple, le cap de 1 franc par kilowattheure a été franchi. Comme les marchés sont interconnectés, cela a influé négativement sur les prix suisses. Groupe E subit ainsi ces variations importantes et doit les répercuter dans ses tarifs», explique le porte-parole.
L’énergéticien fribourgeois produit grâce à son propre parc 1,3 TWh sur les 3 TWh qu’il distribue chaque année. La part d’électricité achetée sur les marchés, surtout en hiver lorsque la consommation est la plus importante, s’élève donc à environ 57%. Le plus gros de ces achats a déjà été négocié. Mais «la hausse annoncée pour nos tarifs 2023 risque de ne pas couvrir les coûts effectifs de 2023, notamment si les prix du marché devaient continuer à augmenter d’ici la fin de l’année. Nous serions alors contraints d’augmenter à nouveau nos tarifs en 2024», note le porte-parole.
En juin dernier, la Commission fédérale de l’électricité ELCOM avançait une hausse générale pour 2023 pouvant atteindre 47%. Groupe E est en dessous. C’est que le distributeur fribourgeois, contrairement à 70% des fournisseurs suisses très ou totalement dépendants du marché, peut compter sur ses ressources propres. Autrement dit, sur ses ouvrages hydroélectriques et sur les 12 500 installations photovoltaïques raccordées à son réseau, pour fournir une électricité d’origine renouvelable, qui alimente en priorité ses clients. Cela permet d’atténuer la volatilité des prix de marché. «Un gage de stabilité de nos tarifs serait de pouvoir augmenter nos capacités de production propre», souligne Yves-Laurent Blanc.
Photovoltaïque soutenu
Groupe E a d’ailleurs décidé d’adapter son tarif de reprise du courant issu des installations photovoltaïques d’une puissance inférieure à 1 MW. Il passera à 14,45 centimes par kWh réinjecté dès le 1er janvier 2023, au lieu des actuels 9,3 ct/kWh. Soit une progression de 55%.
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