Fribourg va refaire 334 arrêts de bus
L’Etat va investir plus de 20 millions pour faciliter la mobilité des personnes handicapées
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Magalie Goumaz
26 mars 2019 à 19:39
Handicap » La liste est impressionnante. Dans le canton de Fribourg, 334 arrêts de bus doivent être réaménagés pour respecter la loi fédérale sur l’égalité pour les handicapés. A cet effet, un crédit de 21,2 millions de francs est soumis ce mercredi au Grand Conseil.
L’objectif est de permettre aux personnes handicapées mais aussi aux aînés ou personnes accompagnées d’enfants en poussette d’être le plus autonomes possible. Soit de pouvoir entrer et sortir d’un bus sans aide extérieure. Pour cela, des rehaussements d’arrêts et élargissements de leur surface sont nécessaires pour répondre aux nouvelles normes.
Penser à tout
En matière de mobilité, il suffit d’écouter les concernés pour se rendre compte qu’un simple trajet se transforme parfois en parcours du combattant. Stéphanie et Laurence Fidanza souffrent de myopathie. Depuis toutes petites, les jumelles essaient de se frayer un chemin avec leur fauteuil roulant. D’abord pour se rendre à l’école, puis au collège, à l’université et maintenant au travail ou pour leurs loisirs. «Chaque déplacement doit être anticipé. On ne peut jamais partir à la dernière minute», disent-elles en chœur.
Une route en pente, des pavés, l’absence d’abri, un espace trop large entre l’habitacle et le trottoir, une plate-forme en panne, un espace intérieur trop petit pour accueillir fauteuils roulants, poussettes, déambulateurs et chariots à commissions: «Chaque fois que nous nous déplaçons, nous devons réfléchir au parcours, à l’accès et à l’aménagement des lieux où nous voulons aller», disent-elles.
Les 334 arrêts de bus à assainir présentent des degrés d’intervention variables, pour des coûts se situant entre 50’000 et 200’000 francs. «Il a fallu trouver des solutions pour chaque arrêt. Certains sont situés dans des baies d’arrêt de bus, d’autres sont directement sur la route, avec ou sans trottoir. Dans les cas les plus complexes, il faudra construire un trottoir ou un mur de soutènement, voire acheter du terrain», explique Grégoire Cantin, chef du Service de la mobilité du canton de Fribourg.
Une partie des arrêts
Les 334 arrêts de bus figurant sur la liste ne représentent qu’une partie du réseau. Fribourg compte 1456 arrêts de bus. 739 sont situés le long des axes cantonaux et sont donc du ressort des autorités cantonales.
« Il a fallu trouver des solutions pour chaque arrêt »
Grégoire Cantin
Le Service de la mobilité a procédé à une analyse sur l’utilité et les coûts de chaque intervention et statué en fonction du principe de proportionnalité. Il en est ressorti les 334 arrêts de bus qui subiront des travaux pour un montant total de 26,5 millions, moins la participation de 20% des Transports publics fribourgeois (TPF), soit 21,2 millions à la charge de l’Etat.
717 arrêts de bus sont de la compétence des communes. Elles n’affichent pas toutes la même volonté de se mettre à jour. Selon les données fournies par les TPF, qui financent 10% des travaux communaux, près de 450 arrêts sont à refaire d’ici 2023, pour un montant total de 36,5 millions de francs. «Cinquante arrêts ont été refaits et nous tablons sur 100 arrêts refaits à fin 2019», indique Stéphane Berney, responsable de la communication. Et de rappeler que les TPF misent également sur le renouvellement du parc de véhicules pour introduire des engins dotés de rampes automatiques ou à plancher bas.
Caroline Hess-Klein, cheffe du Département égalité d’Inclusion Handicap, suit de près l’application de la loi fédérale sur l’égalité pour les handicapés (LHand). Toutes les infrastructures sont concernées. Mais l’aménagement des arrêts de bus est pour elle un point noir du dispositif. Les autorités avaient vingt ans pour se conformer à la LHand, soit jusqu’en 2023. «Mais la répartition des compétences entre la Confédération et les cantons ne facilite pas la prise de décisions. Et il n’y a pas d’organe de coordination ou de surveillance», explique-t-elle. L’Office fédéral des transports veille à la mise en conformité des infrastructures ferroviaires. «L’an dernier, il a publié un état des lieux avec un plan d’action qui a donné un coup d’accélérateur», confie Caroline Hess-Klein.
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