Logo

Canton

Feu vert pour les Hauts de Schiffenen

La ville de Fribourg met à l’enquête une cinquième version de son plan d’aménagement local

La surface de 75 000 m2 fait l’objet d’un bras de fer depuis plusieurs mois entre la ville et des promoteurs privés.

Patrick Chuard

Patrick Chuard

26 avril 2023 à 04:01

Ville de Fribourg » La parcelle des Hauts de Schiffenen redevient constructible. Cette surface de 75 000 m2, proche du Schoenberg, fait l’objet d’un bras de fer depuis plusieurs mois entre la ville et des promoteurs privés. Ces derniers comptaient, en 2018 encore, y édifier des immeubles totalisant 1000 appartements. Mais la commune a décidé l’an dernier que les deux tiers de la zone devraient rester à l’état de verdure, devenant inconstructibles, à la faveur de la quatrième mise à l’enquête du plan d’aménagement local (PAL).

Rebondissement cette semaine: une cinquième version du PAL, qui sera mise à l’enquête ce vendredi et jusqu’au 28 mai, autorise désormais une urbanisation de tout le terrain – dont le tiers appartient à la Bourgeoisie de Fribourg.

«La ville avait estimé qu’une densification de cette zone n’est pas une nécessité et cette analyse reste d’actualité», a indiqué hier matin la conseillère communale Andrea Burgener Woeffray, chargée de l’édilité. Et de rappeler que le coup de frein imposé aux bétonnières tenait compte du classement du terrain à l’Inventaire fédéral des sites construits d’importance nationale à protéger en Suisse (ISOS) et d’un avis de la Commission fédérale pour la protection de la nature et du paysage. Celle-ci préconisait de ne pas urbaniser davantage le site afin d’en respecter la valeur paysagère.

«Une nouvelle analyse et une pesée d’intérêts ont été faites en prenant en compte la question des droits à bâtir concédés 2010. Ils n’avaient pas été pris suffisamment en considération et c’était une erreur manifeste», a précisé l’élue communale. Les droits octroyés aux propriétaires, issus d’un plan d’aménagement de détail (PAD) approuvé par le canton en novembre 2010, sont donc garantis.

Deux périmètres, deux PAD

L’Exécutif de Fribourg a également décidé de séparer le secteur en deux périmètres avec des PAD distincts, contrairement à une décision de l’an dernier. «Il y a deux propriétaires du terrain encore non construit et une centaine dans le haut de la parcelle déjà construit, ce qui pourrait ralentir considérablement les procédures», explique le Conseil communal.

La densification des Hauts de Schiffenen telle qu’envisagée désormais est cependant nettement moindre que celle prévue en 2018. Sur la base de la modification du PAD approuvé en 2010, l’indice brut d’utilisation au sol (qui établit le rapport entre les surfaces de plancher des futurs immeubles et la surface de la parcelle) correspondait à 0,82 pour le périmètre ouest de la zone, ce qui équivaut à «une zone résidentielle de moyenne densité», selon l’exécutif communal. La version de 2018 prévoyait un indice de 2,25.

L’an dernier, la décision de la ville de freiner l’urbanisation des Hauts de Schiffenen avait indigné les promoteurs, qui parlaient de «trahison». Ils menaçaient alors d’envoyer une facture de six millions de francs à la commune, correspondant aux sommes selon eux investies dans différentes études à ce jour. Malgré nos sollicitations, Xavier Jeanneret, directeur général d’Urban Project SA, bureau chargé du développement du projet, n’a pas souhaité réagir hier sur ces décisions de Fribourg.

Peu de changement

Hormis cette nouvelle pesée d’intérêts pour le secteur des Hauts de Schiffenen, cette cinquième mise à l’enquête «apporte peu de changements par rapport à ce qui a été publié en 2022», signale Andrea Burgener Woeffray. «Certaines erreurs ont été constatées dans les plans et les règlements par les services techniques et dans les séances de conciliation. Parfois, ce sont de simples coquilles dans le règlement.» La ville a en outre profité de l’occasion pour apporter des ajustements sur d’autres secteurs, tel un nouveau plan d’aménagement de détail dans le secteur «Bonlieu» à côté de l’étang du Jura.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus