Faites un bilan de votre carrière après 40 ans
Gratuit, le programme Viamia s’adresse aux plus de 40 ans
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30 janvier 2023 à 22:35
Forum des métiers Start! – Formation » Il y a les bilans de santé. Il y a aussi l’équivalent professionnel: Viamia. Cette mesure gratuite a été lancée dans toute la Suisse dès 2021, après une phase pilote dans divers cantons dont celui de Fribourg.
Elle s’adresse aux habitants âgés de plus de 40 ans (à l’exception des personnes au chômage, à l’AI ou à l’aide sociale, où il existe des mesures spécifiques) qui veulent se réorienter, réfléchir à leur situation professionnelle ou encore se préparer en cas d’éventuel coup dur. Des entretiens ont ainsi lieu avec des conseillers en carrière. Rencontre avec Thomas Di Falco. Chef du Service de l’orientation professionnelle et de la formation des adultes, il est aussi coresponsable de la mise en œuvre de Viamia au niveau national.
Pourquoi les plus de 40 ans?
Thomas Di Falco: C’est un peu arbitraire, mais il a fallu fixer une limite. L’idée est de renforcer la compétitivité des travailleurs d’un certain âge. Dans notre service, nous proposons aussi des prestations gratuites pour les moins de 40 ans qui sont adaptées à ce type de public.
Quel est le but de Viamia?
Le Conseil fédéral a décidé de mettre les moyens pour que les habitants de la Suisse puissent continuer à se perfectionner et à être compétents. Cette mesure est aussi bénéfique pour l’économie, afin de disposer de personnel qualifié. Il est important de se questionner sur son employabilité et de faire des bilans de carrière afin d’être prêt s’il y a un jour une rupture.
Une rupture?
Une personne peut se retrouver au chômage ou faire les frais d’une digitalisation rampante. Par exemple, les agents en information documentaire ont dû s’adapter rapidement, car ils ne travaillent désormais qu’avec l’informatique. Une rupture peut aussi être due à des raisons personnelles, pas nécessairement liée à un accident ou une maladie.
Certains se demandent aussi si leur activité correspond encore à leurs aspirations. Les compétences professionnelles exigées évoluent avec le temps. A 50, 55 ans ou plus, il faut avoir réussi à s’y adapter. C’est pour cette raison qu’un bilan de carrière est nécessaire. Il n’existe pas de solution miracle si l’on n’y réfléchit pas à l’avance et que l’on ne réagit que devant le fait accompli.
Justement, quelles sont les solutions?
Les personnes peuvent améliorer leur réseau, afin de l’activer s’il y a un jour un souci, suivre des formations continues, élargir des compétences transversales plutôt que de rester focalisées sur une compétence spécifique, ou encore bénéficier de subsides de formation.
Combien de personnes ont fait appel à Viamia depuis 2021?
Environ 300 par année, avec une majorité de femmes, assez bien qualifiées. C’est quelque chose de connu: plus les gens sont bien formés, plus ils continuent à se former et à s’informer. Notre but est désormais de toucher des personnes peut-être moins qualifiées en mettant en avant la gratuité de la prestation et en effectuant une promotion ciblée.
Comment est financée la mesure?
Pour notre canton, 80% des coûts annuels d’environ 360’000 francs sont pris en charge par le Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI). Les 20% restants sont financés par l’Etat de Fribourg.
Outre le fait de vouloir davantage toucher les personnes moins qualifiées, y a-t-il des éléments à améliorer?
Il y a environ six semaines d’attente pour obtenir un rendez-vous, nous faisons tout pour réduire ce délai. Il faudra aussi trouver une solution pour maintenir Viamia après 2024. Nous espérons trouver un financement adéquat.
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