Société. Pour comprendre qui est Mylène Farmer, ils ont étudié ses fans
Composée pour moitié d’homosexuels, la base d’admirateurs de la star rousse est tout à fait inédite dans le milieu de la chanson française, constatent les deux auteurs de Sociologie de Mylène Farmer.
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26 février 2024 à 16:05
En bons fans qui se respectent, ils ont envoyé un exemplaire de leur livre à Mylène Farmer. Et en Mylène Farmer qu’elle est, elle n’a pas accusé réception… «Elle doit forcément être au courant, car c’est nous qui faisons son actualité ces temps», avance Arnaud Alessandrin. Lui et Marielle Toulze, respectivement docteur en sociologie à l’Université de Bordeaux et maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication à Saint-Etienne, ont publié cet hiver Sociologie de Mylène Farmer.
Pour aboutir à cette proposition de sociologie de la star française, les deux chercheurs ont passé au crible les réponses de 1056 de ses admirateurs ayant répondu à un questionnaire. Ceci plutôt que d’analyser chansons, paroles, clips ou apparitions médiatiques: «Les fans l’ont déjà fait sur les forums dédiés», explique Arnaud Alessandrin. La parution de leur ouvrage fait écho aux quarante ans de carrière de l’artiste et à sa tournée des stades Nevermore (lire ci-dessous).
Pourquoi elle? «En termes d’endurance et de popularité, il n’y a que Johnny pour l’égaler. En revanche, la base de fans de Mylène Farmer est tout à fait inédite avec 45% d’homosexuels, 45% d’hétéros et 10% autres. Elle arrive comme personne d’autre à se faire croiser des personnes de genres et de niveaux sociaux distincts, c’est cela qu’on avait envie de creuser», note Marielle Toulze. «On avait aussi envie de dépasser les clichés sur les fans de Mylène Farmer et leur dimension hystérique et irrationnelle, souvent mise en avant dans les médias», confie Arnaud Alessandrin, fan de la première heure. Lui assume entièrement la part de subjectivité dans leur travail: «C’est aussi ce qui nous a permis d’accéder à des fans sur les forums ou avant les concerts et faire circuler notre questionnaire. Le piège de la subjectivité en l’occurrence aurait été de s’entêter à ne voir que ce qu’on voit déjà. Il était très intéressant que mon regard soit dévié, notamment par Marielle.»
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