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Société

L’invité. Une vie au service du sport fribourgeois

Dans quels comités ou commissions Jean Ansermet, 70 ans, ancien collaborateur à La Liberté, n’a-t-il pas siégé? Et quels terrains de football et autres patinoires «Monsieur ligues inférieures» n’a-t-il pas arpentés? Portrait

Ce matin-là, chez Jean Ansermet, c’était double ration de super-G. © Charly Rappo

Pierre Salinas

Pierre Salinas

21 janvier 2024 à 02:10

Temps de lecture : 1 min

Z’avez déjà entendu ces vieux ronchons prétendre que c’était mieux avant, que tout fout le camp et qu’à leur époque, pour sûr, cela ne se serait pas passé ainsi? Jean Ansermet, 70 ans dont plus de 50 à servir le sport fribourgeois, a ses habitudes. Collaborateur pour La Liberté de 1973 à 2023, il avait aussi quelques tics stylistiques de bon aloi, mais, rassurez-vous, il ne fait pas partie de ces grincheux-là. Non, «Jeannot» vit avec son temps, qui passe inéluctablement mais qui lui permet, même retraité des terrains de football, des patinoires, des stands de tir et du Service des autoroutes du canton de Fribourg, de continuer à assouvir sa passion, et le mot est faible.

Des crayons à papier

«Le sport pour moi, c’est une addiction, lâche-t-il avec le sérieux qui est parfois le sien. Plus je pouvais le couvrir, mieux je me portais. Pour autant que je sois capable de tout concilier.» Jean Ansermet aurait voulu transformer le «sois» en «fusse» qu’il l’aurait fait. Mais le langage parlé et le subjonctif imparfait ne font pas bon ménage, comme un vulgaire stylo à bille ne s’accommode pas des feuilles de papier qu’il fallait griffonner, par ciel changeant aussi.

«J’ai connu la période où, pour prendre des notes, tu avais intérêt à avoir des crayons à papier avec toi. Avec des feutres, tu étais cuit. Lorsqu’il pleuvait, l’encre s’effaçait. Et quand il faisait froid, elle gelait.» Puis, étonné: «Avec du recul, je n’arrive toujours pas à comprendre comment j’ai réussi à faire tout cela sans froisser personne. Je pense à la famille plus qu’à mon employeur.»

Cette famille qui investit encore son appartement du Schoenberg (son fils), à Fribourg, et qu’il se plaît à voir grandir (ses petits-enfants). Quant à son divorce, fronce-t-il les sourcils, il est le seul point noir d’une vie bien remplie et qu’il continue d’abreuver de beaux gestes, de coups tactiques et de suspense.

Samedi, n’était-il pas assis dans les tribunes de la salle Saint-Léonard, au spectacle du match de basketball entre Olympic et Massagno? «J’ai fait jusqu’à huit matches par week-end. Désormais, je n’en vois plus que trois ou quatre, mais c’est peut-être encore trop», rigole-t-il.

Renard et loup blanc

La veille, c’est sur la scène de Forum Fribourg que Jean Ansermet a été appelé. Récompensé pour ses 42 années de fidélité au Mérite sportif fribourgeois, le Broyard s’est vu remettre un magnum de vin. Aïe. La lumière, très peu pour lui. Si le loup blanc est connu loin à la ronde, c’est avec la discrétion du renard que celui qui a siégé dans mille et un comités accomplissait sa mission. «Jamais je n’ai cherché à être N°1. J’aurais pu, mais jamais je n’ai accepté d’être président de quoi que ce soit non plus.» Un homme de l’ombre, diriez-vous?

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