28 octobre 2022 à 04:01
En 2010, Jacques Attali signait Tous ruinés dans dix ans? Ecrivain, docteur en économie, conseiller de Mitterrand et président de PlaNet Finance, une référence. Son inquiétude: le niveau de l’endettement mondial. Tout a continué à se dégrader, mais sans la catastrophe financière annoncée. Puis il y a eu le Covid et des dettes supplémentaires. La Suisse est sage avec sa dette de 110 mia, 41,4% du PIB, en 2021: France 112,95%, Allemagne 69,3%, Royaume-Uni 95,3%, Italie 150,8%, USA 134,2%, Japon 259%, Belgique 108,2%. Le paramètre clé est de 60% pour ce ratio en zone euro.
Il serait temps d’éviter la ruine des épargnants, salariés, retraités et des générations futures en repensant le rôle du souverain, l’Etat. Son rôle d’assureur consiste à définir la part des dépenses publiques dans la richesse nationale, rétablir l’équilibre entre les générations successives, mettre en place de nouvelles règles comptables et réorganiser une nouvelle architecture bancaire, financière et politique à l’échelon mondial, dixit Attali déjà en 2010.
Nul ne sait quand les marchés siffleront la fin de la récré en faisant monter partout les taux d’intérêt. On sait que le déclenchement d’une crise de la dette souveraine dépend de la confiance des prêteurs, la capacité du pays à tenir parole, l’évolution du taux de croissance – celle aussi des taux d’intérêt, de la démographie, du taux d’épargne, des recettes fiscales pour servir la dette – l’état de ses actifs, la capacité à emprunter dans sa monnaie, la possibilité de faire des économies.
On peut conclure en prophétisant que la démesure de la dette souveraine peut être le déclencheur de la ruine annoncée par Attali.
Roland Macherel, économiste, Fribourg
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