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Musique

Des musiciens fribourgeois sortent des nouveaux sons

Plusieurs artistes liés au canton viennent de sortir des EP ou des singles. Pop, rock et rap au menu


 Tamara Bongard

Tamara Bongard

12 juin 2023 à 16:40

Musique » Plusieurs musiciens fribourgeois ou qui ont un lien avec Fribourg ont publié récemment leurs sons. Du rap, de la pop, du rock: il y en a pour tous les goûts. Tour d’horizon.

Seko Le premier EP de Seko s’appelait Hotel Azul, son second est intitulé Hotel Amarillo. Après un opus peint en bleu, il a choisi de poursuivre avec la couleur jaune, évoquant le soleil et le printemps. Le rappeur fribourgeois compte-t-il lancer une chaîne hôtelière musicale bigarrée? «J’ai appelé mon premier EP Hotel Azul car les titres avaient tous des styles assez différents les uns des autres. J’ai donc créé un hôtel imaginaire et j’ai fait comme si chaque son était une chambre», répond-il. «Quand j’ai commencé à écrire ce deuxième EP, je ne savais pas que je voulais continuer une série mais ensuite j’ai remarqué que je pouvais pousser le concept d’Hotel Azul plus loin.»

Il a ainsi rajouté à ses cinq titres des interludes en commençant par s’adresser à une réceptionniste pour qu’elle le guide dans l’hôtel. Elle lui présente alors chaque son comme une suite, une chambre luxueuse. Dans sa dernière intervention parlée, il choisit celle qui lui convient. Il parle désormais de «suite» et non plus de «chambre». Les morceaux sont-ils davantage cossus? «Tout l’EP est plus travaillé. Je suis allé dans les détails, j’y ai ajouté toute une imagerie créée par Vasco Gross, un artiste 3D fribourgeois qui a créé les canevas pour Spotify (ces petites vidéos jouées pendant la diffusion du titre, ndlr).»

Pour les textes, il a poursuivi sur son mode habituel: une écriture pendant un an et une sélection des plus aboutis. «Il y a quelque chose de plus évident dans mon écriture», note-il en comparaison avec son premier opus. Pour le son, il a choisi les instrus du Londonien Yogic beats, du Berlinois 4most, des Genevois Gaspard Sommer et Db Chan ainsi que du Fribourgeois Jay, avec qui il compose par ailleurs le duo Femme fatale. En live, pour son projet solo, il présente aussi ses titres avec Jay. «Cela fait du bien à notre relation car dans Femme fatale, nous devons faire des compromis; je ne peux pas y faire exactement ce que je veux», note Sacha Viladoms dont la plume n’est pas identique dans les deux cas. Femme fatale est plus énergique, alors que Seko laisse davantage de place aux textes et distille une atmosphère plus calme. Pour le vernissage de son dernier EP, il a même reconstitué l’atmosphère d’un hôtel avec des canapés sur scène et des shots servis au public.

Julie Meletta Une mère parisienne, un père tessinois: Julie Meletta n’est pas formellement fribourgeoise. Mais c’est dans la Cité des Zaehringen qu’elle a étudié la philosophie (en plus de Lausanne). Elle y a même décroché un Prix de la Faculté des lettres de Fribourg en 2014 pour son texte Beata Noncuranza. Elle faisait de la musique avant l’université mais c’est là qu’elle a essayé les jams, les concerts. «J’écrivais déjà des morceaux mais j’y ai découvert le monde de la performance», dit celle pour qui créer des chansons équivaut à rédiger un carnet intime. «Je voulais devenir écrivain alors pourquoi ne pas écrire des histoires en musique? Cela me permettait de me défouler, cela m’aidait», poursuit-elle. Comme beaucoup, elle a commencé par prendre la plume en anglais. Un soir, en soupant avec des amis, elle fait écouter des maquettes à l’un d’entre eux. Il pense que la seule chanson qui mérite d’être creusée est justement celle interprétée en français. «C’était Chic! qui est né comme cela et qui a fait partir cet EP (du même nom, ndlr)», sourit la musicienne.

Chic! donc un opus pop, nourri des sonorités que Julie Meletta a écoutées enfant (de la musique française des années 1960-70, les Beatles) et des hits actuels. Munie de cette première chanson, elle s’est dit que le titre «avait peut-être du potentiel au-delà du Gothard». Elle a contacté le label zurichois Phonag qui, en tant que maison alémanique, a accepté le défi très helvétique de suivre cette Tessinoise chantant en français. «Nous avons passé trois mois dans un studio pour écrire l’EP.» Si son aspect est pop, les sujets abordés ne sont pas tout roses. «Il parle de nos angoisses, de nos doutes. Parfois on se sent très seuls. Ecrire une chanson permet d’éclairer tout cela», souligne-t-elle, assurant que si son opus ne s’était pas appelé Chic!, il aurait été baptisé Thérapie. On pourra l’écouter en live en Suisse romande cet été au Montreux Jazz et à la Garden Party à Lausanne.

Simon Clerc Nous parlions en début d’année à l’occasion d’un concert à Fri-Son de l’EP Stuck in the Loop, un album introspectif de Simon Clerc qui n’était pas encore sorti mais dont les titres vivaient déjà sur scène. Cet opus rock contenant six titres est enfin publié. L’occasion de rester coincés dans cette boucle sonore aussi à la maison.

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