Arhundhati Roy. «Nous avons le devoir de dire ce qui se joue actuellement»
Arundhati Roy a reçu mardi à Lausanne le Prix européen de l’essai. Entretien avec cette plume tranchante, inquiète pour son pays mais bien décidée à se battre.
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Stéphane Maffli
15 septembre 2023 à 16:05
Essai » Le Prix européen de l’essai récompense une autrice ou un auteur qui, d’après la formule consacrée, «offre une critique féconde des sociétés actuelles, de leurs pratiques et de leurs idéologies». L’énoncé convient particulièrement bien à l’Indienne Arundhati Roy, pourfendeuse de l’ultranationalisme hindou qu’elle qualifie de fasciste.
Architecte de formation, cette écrivaine militante est devenue mondialement célèbre à la parution de son premier roman, Le Dieu des Petits Riens (Ed. Gallimard, 1997), récompensé du Booker Prize et vendu à des millions d’exemplaires. Elle s’est ensuite tournée vers le genre littéraire de l’essai pour dénoncer les dérives autoritaires dans son pays, devenant dès lors une activiste de premier plan.
Le jury du Prix européen de l’essai honore particulièrement son dernier ouvrage, paru en 2021 et intitulé Azadi, qui signifie «liberté» en ourdou. Les différents essais qui constituent ce recueil dressent un portrait glaçant de l’Inde d’aujourd’hui. Arundhati Roy y explore avec verve et une rhétorique implacable l’importance du langage, le rôle de la fiction et de l’imagination.
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