Max et Lili passent dans le journal
Fondées à Fribourg par un descendant Gallimard, les discrètes Editions Calligram fêtent les 30 ans de leur best-seller. Retour sur cette saga
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Thierry Raboud
10 septembre 2022 à 04:01
Jeunesse » Ils sont petits mais semblent avoir tout vécu. Et leur renommée est grande: les discrètes Editions Calligram ont vendu 22 millions d’exemplaires de Max et Lili depuis leur création. C’est que les aventures des deux bambins, 7 et 9 ans éternellement, disent avec une indémodable sensibilité les heurs et malheurs de leur âge, en brefs ouvrages signés Dominique de Saint Mars et illustrés par le trait malicieux de Serge Bloch.
Votre rejeton n’aime que les frites, est racketté, aimerait un téléphone portable, ne pense qu’à son zizi ou n’aime pas quand sa mère boit trop? Il y a 130 tomes, comme autant de difficultés de l’enfance, et qui restent absolument indétrônables dans les statistiques de prêt des bibliothèques tant en France qu’en Suisse romande. Au sein d’un marché jeunesse hyper-concurrentiel, c’est un véritable phénomène éditorial qui fête aujourd’hui ses 30 ans. Alors, une fois n’est pas coutume, Max et Lili passent dans le journal.
Bisbilles familiales
Pour raconter l’épopée de ce long-seller, qui a démarré à Fribourg avant de conquérir la francophonie, il faut traverser cette allée soigneusement gravillonnée, longer les courts de tennis privés, contourner une demeure cossue pour descendre vers d’anciens hangars à bateaux transformés en bureaux. C’est là, à Coppet, sur une rive privatisée du Léman, que Christian Gallimard a pris pied après avoir rompu avec les siens. «J’ai travaillé pendant 14 ans dans l’entreprise familiale. C’est moi qui ai géré la distribution, la diffusion, et qui ai lancé la collection Folio ainsi que Gallimard Jeunesse», se souvient le petit-fils de Gaston, fondateur de la célèbre maison d’édition parisienne. «Mais très rapidement, il y a eu des bisbilles, mon frère est intervenu, mon père a divorcé de ma mère, ma belle-mère voulait caser ses propres fils, enfin bon…» et il n’en dira pas plus au sujet de cette zizanie judiciaire que Le Monde, dans une enquête parue cet été, a qualifiée de «déchirement majeur» sur fond de «lutte fratricide».
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