17 février 2023 à 02:01
Il y a peu, j’ai trouvé dans ma boîte aux lettres un joli fascicule intitulé Approvisionnement en énergie et risques de pénurie (distribué par l’Etat de Fribourg sur la base des recommandations de l’Office fédéral de l’énergie, ndlr). Cela après qu’ont fleuri en ville nombre d’affiches pour me rappeler d’éviter de préchauffer mon four, de préférer la douche au bain et d’utiliser les escaliers plutôt que l’ascenseur.
J’ai pleinement conscience de l’impasse dans laquelle nous place notre mode de surconsommation et de la pertinence de chaque mesure d’économie.
Pourtant, mon petit cerveau se trouve embourbé dans les méandres d’une certaine dissonance cognitive lorsque parallèlement aux messages et informations relayant, en boucle, le risque, semble-t-il imminent il y a peu de temps encore, d’une pénurie d’électricité, on me propose entre autres:
Un festival de fondues dans un dôme de 16 mètres construit pour quatre jours; des écrans publicitaires omniprésents dans les bus, centres commerciaux, ascenseurs; un budget de 75 millions de francs pour financer l’équipement informatique des élèves de l’école obligatoire, équipement conçu, bien évidemment, selon les lois de l’obsolescence programmée; la suppression de l’enneigement artificiel positionnée en palier 4 (urgence ultime) dans le plan de mesures d’urgence en cas de pénurie du Conseil fédéral.
Il faut vraiment qu’on m’explique. Je pense n’avoir pas tout compris. Quelle étrange société où les besoins secondaires se subtilisent aux besoins vitaux! Quelle étrange société où l’exemplarité ne signifie rien! Quelle étrange société où l’on culpabilise le peuple de fonctionner selon le système qu’on lui impose!
Rachel Dällenbach, institutrice, Fribourg
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