L'intelligence artificielle au service des aînés
En donnant une forme tangible au coach en bien-être NESTORE, la doctorante Mira El Kamali facilite la conversation entre l’assistant numérique et les personnes de plus de 65 ans
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Camille Besse
10 mars 2022 à 10:07
Trois minutes pour présenter à un auditoire profane le sujet de ses recherches. C’est le défi que pose aux doctorants le concours de vulgarisation scientifique Ma thèse en 180 secondes. Le 31 mars prochain, ils seront quatre à fouler la scène fribourgeoise du Nouveau Monde. A la clé pour le vainqueur de la soirée, la perspective de représenter le canton lors de la finale nationale qui se tiendra en mai à Genève, mais surtout la possibilité de faire rayonner ses activités de chercheur en dehors du milieu académique.
A cette occasion, les candidats nous ouvrent les portes de leurs laboratoires pour une plongée au cœur de la recherche fribourgeoise.
Notre première rencontre nous amène au Boulevard de Pérolles 80 à Fribourg, où nous accueille Mira El Kamali. C’est au Liban, où elle est née, que la chercheuse de 27 ans a attrapé le virus de l’informatique. Après des études en ingénierie effectuées dans son pays, elle choisit de quitter la «petite Suisse du Moyen-Orient»: direction la capitale cantonale.
Elle rejoint en avril 2018 l’équipe du projet européen NESTORE (Novel Empowering Solutions and Technologies for Older People to Retain Everyday Life Activities), au sein de la Haute Ecole d’ingénierie et d’architecture.
NESTORE regroupe 15 partenaires répartis dans toute l’Europe. Quel est votre rôle à vous?
Mira El Kamali: Le projet a pour objectif de concevoir un coach virtuel capable de soutenir les personnes de plus de 65 ans et les aider à conserver la forme. J’ai été engagée pour créer des interfaces entre ses fonctionnalités et les personnes âgées.
Que fait justement ce coach de soutien?
Il évalue différents facteurs, tels que la qualité de l’alimentation ou la pratique d’une activité physique. Le coach émet ensuite des recommandations.
Par exemple?
Si vous lui envoyez une photo de votre repas, il peut, grâce à des algorithmes de machine learning*, évaluer son score nutritionnel. Certains utilisateurs portent aussi un bracelet connecté qui suit leurs activités physiques.
Toutes ces données sont ensuite analysées par le coach, qui en retour conseille la personne âgée. Il propose par exemple de manger moins gras ou de faire plus d’exercice.
Machine learning
Ou apprentissage automatique: champ d’étude de l’intelligence artificielle qui vise à permettre aux ordinateurs d’«apprendre» de grands ensembles de données numériques
Qu’est-ce qui vous a motivée à intégrer ce projet?
J’étais très intéressée par la portée concrète de la recherche. La perspective de rejoindre une équipe multiculturelle m’a aussi plu.
Ce n’était pas trop difficile de quitter le Liban pour vous installer en Suisse?
Lorsque j’ai choisi quelle branche étudier, mon plan était déjà de partir. J’ai grandi en ayant en tête que mon éducation serait mon passeport pour l’ailleurs, et la Suisse est un pays d’opportunités.
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