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Les élections communales de 2021

Colocataires et adversaires politiques

Colocataires depuis bientôt une année, Lauriane Bonnet et Marc Bertschy se présentent sur des listes différentes aux élections communales bulloises

Lauriane Bonnet est candidate au Conseil général socialiste, Marc Bertschy sur liste PLR. Les deux jeunes Bullois vivent en colocation Photo Lib/Charly Rappo, Bulle, 22.02.2021Charly Rappo / La Liberté

Jérémy Rico

Jérémy Rico

25 février 2021 à 11:22

Politique » La story Instagram laisse présager un règlement de comptes à mains nues, façon Mortal Kombat. A gauche sur le ring, Lauriane Bonnet, candidate au Conseil général de Bulle sur la liste socialiste. A droite, Marc Bertschy, également en lice pour le Législatif bullois sur la liste libérale-radicale. Et le «promoteur» du combat sur Instagram: David Bertschy, frère du second mais surtout colocataire des deux candidats. Car oui, si affrontement il y a, il se déroulera dans le salon de la villa où vivent Lauriane Bonnet et les frères Bertschy, sur les hauts du chef-lieu gruérien.

Au-delà de la blague destinée aux réseaux sociaux, il faut bien dire que Lauriane Bonnet et Marc Bertschy n’ont pas du tout l’air de vouloir en venir aux mains. Leur situation n’en reste pas moins insolite. Adversaires dans l’arène politique, les deux Gruériens de 29 ans vivent en colocation depuis avril 2020. Ils se sont pour ainsi dire confinés ensemble. Et cela ne semble pas avoir mis à mal leur amitié, consolidée par plus de quatre ans passés derrière le bar du Buro, au centre-ville de Bulle. «On ne s’engueule jamais à propos de politique. Nous sommes bien trop potes pour nous battre pour ça», rigole d’ailleurs Lauriane Bonnet.

Une «gaucho» entourée de PLR

Il ne faut donc pas chercher les raisons de leur engagement soudain en politique dans d’hypothétiques soirées enflammées à discuter imposition des entreprises ou filet social. Au contraire. A les entendre, la question de leur engagement ne s’inviterait dans les discussions que lorsqu’ils reçoivent du monde. «Nos amis en commun sont plutôt des entrepreneurs ou des patrons, pour certains membres du PLR. Du coup, je me fais tout le temps chambrer. On me traite de «gaucho» ou de traître. Mais c’est toujours pour rigoler», sourit Lauriane Bonnet.

C’est qu’il en faut plus pour remettre en question le choix politique de la Bulloise. «J’ai toujours voté socialiste», précise celle qui a elle-même contacté le parti il y a quelques mois. Démarche inverse pour Marc Bertschy, qui a été approché dans le courant de l’année passée par une représentante du PLR. Avec un objectif, atteint, pour le Parti libéral-radical: présenter une liste complète de 50 noms au Conseil général. «Si d’autres partis m’avaient contacté, j’y aurais réfléchi. Mais le PLR est un parti qui me parle, et je connais pas mal de membres», explique le conseiller financier.

Pour l’expérience

Si la démarche diverge, l’objectif est toutefois le même pour les deux colocataires: profiter de cette première campagne politique pour emmagasiner de l’expérience. Quitte à se représenter dans quelques années.

Covid-19 oblige, cette découverte a toutefois pris une tournure particulière. «Je n’ai pas vraiment l’impression d’avoir vécu grand-chose pour l’instant», concède Marc Bertschy. Le libéral-radical n’a ainsi pas eu l’occasion de se rendre sur le terrain à la rencontre des Bullois. Il en va d’ailleurs de même pour Lauriane Bonnet, très occupée par son emploi de développeuse web. «J’ai quand même l’impression d’avoir vécu quelque chose en participant à cette série de La Liberté (celle que vous lisez en ce moment, ndlr.). Je suis aussi les sujets politiques de plus près en tant que candidate.»

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