Ukraine. Zelensky rencontrera le vice-président américain vendredi, dit Kiev
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit rencontrer le vice-président américain J.D. Vance vendredi à la conférence sur la sécurité de Munich. Le président Donald Trump pousse pour une fin rapide de la guerre, trois ans après l'invasion de la Russie.
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ATS et AFP
10 février 2025 à 20:53, mis à jour à 21:00
La semaine suivante, le président américain doit également dépêcher en Ukraine son émissaire spécial, Keith Kellogg, en charge d'élaborer un plan pour mettre fin au conflit, a déclaré à l'AFP une source du bureau de M. Zelensky.
Le retour au pouvoir de Donald Trump, qui s'est engagé à mettre fin rapidement au "carnage" de la guerre en Ukraine, a relancé les conjectures autour de pourparlers de paix pour mettre fin à l'invasion russe déclenchée en février 2022.
Volodymyr Zelensky a longtemps rejeté l'idée de négociations, affirmant vouloir battre la Russie sur le champ de bataille. Mais l'Ukraine est à la peine face à l'armée russe, qui avance dans l'est de son territoire. Et Kiev craint de voir tarir l'aide américaine, Donald Trump ayant critiqué ces dépenses pendant sa campagne électorale.
Kiev redoute tout règlement qui ne comprendrait pas d'engagements militaires fermes - comme une adhésion à l'Otan ou le déploiement de troupes de maintien de la paix - estimant qu'il ne ferait que permettre au Kremlin de préparer sa prochaine offensive.
"Tout se décide maintenant"
La rencontre entre MM. Zelensky et Vance aura lieu vendredi en marge de la conférence sur la sécurité de Munich (MSC), a indiqué à l'AFP le porte-parole de la présidence ukrainienne, Serguiï Nykyforov.
Une source du bureau du président ukrainien a, elle, indiqué à l'AFP que M. Kellogg allait se rendre en Ukraine le 20 février, sans préciser le lieu exact de sa visite. Ce voyage interviendrait quelques jours avant le troisième anniversaire de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février 2022.
M. Zelensky a appelé lundi à "une vraie paix et des garanties de sécurité efficaces" pour l'Ukraine. "La sécurité des personnes, la sécurité de notre État, la sécurité des relations économiques et, bien sûr, la durabilité de nos ressources : non seulement pour l'Ukraine, mais aussi pour l'ensemble du monde libre", a-t-il déclaré dans une allocution vidéo publiée dans la soirée sur les médias sociaux. "Tout ceci se décide maintenant".
M. Trump n'a pas présenté de proposition détaillée pour amener les deux parties à la table des négociations.
Le président russe Vladimir Poutine a dit à plusieurs reprises être prêt à négocier, à condition que l'Ukraine se plie à ses revendications: céder quatre régions du Sud et de l'Est du pays, en plus de la Crimée annexée en 2014, et renoncer à rejoindre l'Otan. Des conditions inacceptables pour Kiev.
M. Zelensky a déclaré, au début du mois, être prêt à des négociations directes avec M. Poutine, "si c'est la seule configuration dans laquelle nous pouvons apporter la paix aux citoyens de l'Ukraine et ne plus perdre de gens".
Rencontre avec Trump
M. Zelensky a indiqué lundi que l'organisation d'une rencontre avec M. Trump était en cours, mais que la date n'avait pas encore été fixée. Le nouveau président américain avait déclaré la semaine dernière qu'il rencontrerait "probablement" son homologue ukrainien dans les prochains jours, mais avait exclu de se rendre personnellement à Kiev.
Le New York Post avait fait état samedi d'un entretien téléphonique entre MM. Trump et Poutine. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a refusé de confirmer ou démentir cet échange.
Outre M. Vance, M. Kellogg et le secrétaire d'Etat Marco Rubio feront également partie de la délégation américaine à la conférence de Munich, qui se tient du 14 au 16 février, a annoncé à la presse le président de la MSC, Christoph Heusgen. Il a également précisé qu'il n'y aurait pas de représentants du gouvernement russe.
Cette réunion intervient au moment où la Russie progresse dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, où elle s'est emparée de plusieurs localités - pour la plupart complètement rasées par des mois de bombardements russes - au cours de l'année écoulée.