30 avril 2020 à 04:01
En ces temps de pandémie, comme lors de chaque grand évènement, les informations déformées ou complètement fausses gambadent allègrement sur le Net.
Si je me suis habitué à voir pulluler sur les réseaux sociaux les théories du complot et les gourous se découvrant soudainement une vocation d’expert en virologie, je pensais jusqu’ici que la presse écrite était plutôt épargnée par le phénomène, son rythme de production plus lent favorisant – en théorie – une information plus recherchée et moins sensationnaliste.
Je fus donc surpris, le 21 avril, de voir ce titre s’étaler en grand en page 3 de La Liberté, au-dessus de l’interview du directeur de recherche au CNRS au sujet du coronavirus: «Fabriqué par l’homme.» Après lecture de l’article, il apparaît cependant qu’il ne défend pas la thèse selon laquelle le coronavirus a été fabriqué en laboratoire par les membres diaboliques d’un nouvel ordre mondial (leur identité exacte dépendant de votre bord politique), mais qu’il s’agit d’une reformulation discutable des propos de la personne interviewée: elle ne fait qu’avancer que le monde moderne modifié par l’homme a favorisé l’apparition et propagation du virus.
Il y a donc un écart entre ce qui est dit dans l’article et ce qu’on pourrait penser en lisant simplement le titre… S’agit-il d’une volonté délibérée d’afficher un titre racoleur ou est-ce de la maladresse? Je l’ignore. Mais dans tous les cas, je suggère à La Liberté de faire plus attention à ce genre de détails afin de ne pas caresser la désinformation dans le sens du poil.
Miguel Klopfenstein, Romont
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